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Économie sociale et solidaire

3 questions à…

Écrit par : Sophie Bocard

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Rachid Tayeb, adjoint au maire délégué au développement économique et à l’emploi. © Claire Macel
Pourquoi la ville soutient-elle l’économie sociale et solidaire ?
Rachid Tayeb : La crise économique qui sévit aujourd’hui en Europe met clairement en lumière la faillite d’un modèle de développement fondé sur le postulat d’une croissance illimitée. Face à ce constat d’échec, des modèles alternatifs émergent. Cette « autre économie », que l’on dit sociale et solidaire, incarne de nouvelles aspirations : produire et consommer autrement en tenant compte des besoins de la population et dans le respect de l’environnement. Il s’agit en fin de compte de replacer l’humain au cœur des préoccupations.

Quel est le visage de l’ESS à Nanterre ?
R.T. : À Nanterre, un territoire fortement économique à proximité d’un secteur aussi spécialisé que La Défense, l’ESS apporte une autre approche de l’entrepreneuriat, de l’innovation et de la place de l’entreprise dans la société. Elle conjugue développement économique et aspirations sociales, autonomie et solidarités. Elle est porteuse d’un modèle de développement inclusif qui crée des emplois non-délocalisables et produit du lien social. En l’intégrant dans tous les grands projets de territoire (politique de la ville, projets urbains …) et en privilégiant une approche transversale et partenariale du développement local, l’équipe municipale a fait du développement de l’ESS un engagement à part entière. Face à la tentation du cloisonnement et du chacun pour soi, la coopération et la mutualisation nous semblent être les clés d’une économie plus juste, plus solidaire et plus innovante.

Concrètement, comment la municipalité s’y prend-elle pour soutenir le secteur ?
R.T. : D’abord, en l’aidant à gagner en visibilité auprès du grand public, des milieux économiques et des institutions. Depuis plusieurs années, la ville participe au Mois de l’ESS, mettant ainsi en lumière les acteurs locaux qui se mobilisent tous les jours pour démontrer qu’il est possible de créer des richesses autrement : en produisant des biens et des services à forte utilité sociale, de manière plus ouverte à la coopération et au sein d’organisations gouvernées plus démocratiquement.
La ville apporte également un soutien matériel aux structures en mettant des locaux à leur disposition ou en développant des partenariats innovants comme celui du « Château ». Elle promeut enfin le développement de clauses d’insertion sociale, dans le cadre de la commande publique mais aussi en incitant les bailleurs sociaux et privés à généraliser cette pratique pour soutenir l’emploi local.