De nombreux habitants franchissent notre porte pour participer à une activité ou pour une démarche ponctuelle. Ils ont beaucoup de choses à dire sur la vie du quartier, même si la plupart ne participe pas au conseil de quartier. Le café social que nous avons lancé en septembre 2014 sert à cela : autour d’un café, on échange sur la vie quotidienne, on envisage des actions, on exprime ses revendications. À nous ensuite de relayer cette parole auprès de décideurs comme le conseil municipal ou les bailleurs sociaux, pour faire bouger les choses dans le quartier.
Alors, plutôt que de créer une nouvelle instance, ces nouveaux conseils citoyens prendront appui sur des initiatives déjà mises en place par des associations et qui vont dans le sens d’une plus grande participation des habitants.
Quatre projets donc, portés par quatre associations correspondant aux quatre quartiers prioritaires de la ville sont amenés à se développer et à évoluer vers la constitution de conseils citoyens. Il s’agit des Cafés philo de Cerise au Chemin-de-l’Île, du projet « Participation des habitants et citoyenneté locale » de La Traverse dans le quartier Université, de celui porté par Zy’va et intitulé « Intervention communautaire » au Petit-Nanterre, et enfin du café social d’Authenti-cité au Parc. L’objectif pour ces associations est d’étendre leurs actions au-delà du cercle habituel de leurs adhérents et de les faire connaître. En retour, la teneur des débats sera relayée au sein du conseil municipal.
Cette nouvelle expérience de démocratie participative est suivie de près par une spécialiste de la question, Marie-Hélène Bacqué. Cette sociologue, également professeure à l’université de Nanterre, est l’auteur, avec Mohamed Mechmache, responsable du collectif AC le feu, d’un rapport à l’origine de la loi Lamy. « L’enjeu est de créer des espaces d’expression, de propositions et de mobilisation qui soient démocratiques et indépendants. Ces conseils citoyens doivent être entendus par les élus et pouvoir siéger dans les instances de décision, afin d’y relayer la parole des habitants. »
Une première phase d’expérimentation est prévue jusqu’en septembre 2017, prévoyant un soutien méthodologique et fi nancier aux quatre associations. Ces dernières seront épaulées par une étudiante en thèse de Marie-Hélène Bacqué. Entre les mois de janvier et d’avril, un autre groupe d’étudiants sera chargé d’évaluer les actions en cours. Un travail de partenariat qui vise un seul et même objectif : associer davantage les habitants des quartiers populaires aux décisions qui les concernent.