Que ressentez-vous à quelques jours de l’ouverture de l’Arena et du premier concert des Rolling Stones ?
Patrick Jarry : Une immense fierté. C’est aussi ce que ressentent profondément les Nanterriens. Quand on pense que durant une bonne partie du XXe siècle, Nanterre a été vécue comme une ville de relégation, la ville des chiffonniers, des ferrailleurs et des bidonvilles, entendre que l’Arena est à Nanterre, les Rolling Stones à Nanterre, le club de rugby du Racing à Nanterre, et demain les Jeux Olympiques à Nanterre, c’est énorme ! C’est aussi très émouvant. L’Arena donne un coup d’accélérateur au dynamisme de notre ville, à ses réussites et à son rayonnement.
Avez-vous toujours cru à ce projet, même quand il a failli être abandonné ?
P.J. : Le projet de l’Arena à Nanterre est né d’une rencontre avec Jacky Lorenzetti en 2009. Et pendant ces huit années, nous sommes passés par toutes les phases. Les obstacles ont été tellement nombreux qu’à un moment, on pensait qu’on n’y arriverait pas. Il y a eu la complexité du montage financier s’agissant d’un investissement privé, les multiples recours contre le permis de construire et les tentatives politiques de faire échouer le projet. Mais je me disais que Nanterre ne pouvait pas passer à côté d’une telle opportunité. Alors oui, nous nous sommes mobilisés pour que le projet se fasse. Notre force, c’était le soutien constant de la population. Et je rends hommage à Jacky Lorenzetti pour avoir cru à Nanterre et n’avoir jamais abandonné.
Les retombées de l’Arena pour Nanterre sont-elles à la hauteur de vos espérances ?
P.J. : Donner notre accord au projet Arena n’était concevable que si Nanterre s’y retrouvait. Nous étions bien conscients des problèmes que pose un équipement de ce type en zone urbaine. C’est pourquoi, avec les équipes de l’Arena, nous avons listé tous les volets du projet, et pour chacun d’eux, nous avons signé des accords pour que les Nanterriens en soient les premiers bénéficiaires. Nous avons dépassé les 150 000 heures de travail d’insertion pendant les travaux. C’est du jamais vu en France, et c’est ce qui a permis d’embaucher une centaine de Nanterriens sur le chantier. Et lors de chaque grand événement, sur les sept cents postes de travail, plus de la moitié seront occupés par des Nanterriens. Des jeunes qui habitent à Picasso, au Chemin-de-l’Île, au Petit-Nanterre, et dans d’autres quartiers, vont travailler à l’Arena, et je crois qu’ils en sont très fiers. L’Arena va également donner un coup de fouet à certains secteurs de l’activité économique locale, notamment l’hôtellerie et la restauration.
Beaucoup de Nanterriens se demandent s’ils pourront trouver des billets pour assister aux événements de l’Arena…
P.J. : Nous travaillons actuellement à un accord avec l’Arena pour que l’office de tourisme de Nanterre devienne un point de vente des spectacles, avec une phase d’exclusivité pour les Nanterriens. Avec toutes les initiatives que nous allons prendre, plus de dix mille Nanterriens vont assister aux spectacles de l’Arena dans l’année qui vient.