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André Cassou, adjoint au maire délégué à l’habitat

3 questions à…

Écrit par : Sophie Bocard

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Le logement HLM en danger

Quelles sont les conséquences, pour Nanterre, des mesures prises au plan national en matière de logement social ?
André Cassou :
Plusieurs dispositions de la loi relative à l’Égalité et à la citoyenneté (1) ont des conséquences immédiates sur l’attribution des logements sociaux. À commencer par la reprise en main, par le préfet, du contingent dont la gestion était jusqu’alors déléguée à la ville. Nanterre se voit ainsi privée de l’attribution de 250 logements par an, soit 25 % de sa capacité. De plus, la préfecture ne reloge plus sur son contingent que des demandeurs reconnus prioritaires au titre du droit au logement opposable (Dalo). Ils sont issus de toute la région Île-de-France puisque l’absence de lien avec la commune ne constitue plus un motif de non-attribution. À cela s’ajoute le fait que le système national d’enregistrement délivre désormais une autorisation au demandeur sans que les services municipaux n’en soient informés et sans tenir compte des critères « vivant ou travaillant dans la commune » qui ont longtemps prévalu à Nanterre.

Concrètement, qu’est-ce-que cela signifie pour les Nanterriens ?
A. C. :
Cela signifie que les délais d’attente repartent à la hausse, Nanterre étant la ville d’Île-de- France la plus demandée après Paris. Il faut aujourd’hui attendre quatre ans minimum pour obtenir un petit logement, l’attribution des T4-T5 étant mutualisée avec l’office HLM pour répondre aux demandes de mutation. En résumé, la crise du logement revient en force alors que Nanterre a contribué, en 2016, à la production de 800 logements neufs dont 40 % de logements sociaux. La situation n’est pas acceptable pour les Nanterriens qui voient se multiplier les grues sur le territoire communal sans que l’engagement fort de Nanterre ne leur profite.

Quelles actions comptez-vous mettre en œuvre ?
A. C. :
L’objectif est de remettre les Nanterriens au cœur du dispositif. Nous allons encourager tous ceux dont la demande a plus de quatre ans d’ancienneté à faire reconnaître leur droit au Dalo et nous allons démontrer aux services de l’État que l’application stricto sensu de la loi à Nanterre, comme dans toutes les villes qui comptent plus de 50 % de logements sociaux (2), est contraire à l’objectif recherché, à savoir l’amélioration de la répartition territoriale de l’offre.


(1) Loi du 27 janvier 2017

(2) Nanterre, mais aussi Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne et Bagneux dans les Hauts-de-Seine.