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Logements HLM

Péril en la demeure

Écrit par : Sophie Bocard

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L’accès des Nanterriens aux logements HLM est menacé. D'abord, le préfet reprend son contingent, jusque-là géré par la ville, afin d’y loger les demandeurs reconnus prioritaires venant de toute l'Île-de-France. Conséquence : moins d’attributions et des délais d’attente qui s’allongent. Ensuite, la baisse des APL prévue par le Gouvernement et supportée par les bailleurs : elle sera un frein à la rénovation et à la construction de nouveaux logements pour les foyers les plus modestes.

La casse de l'habitat social

Bien vivre dans une ville, c’est aussi y être bien logé. Pour garantir le droit à un loge­ment de qualité, financièrement accessible au plus grand nombre, Nanterre s’efforce de maintenir une offre diversifiée en soutenant le secteur public. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 40 % de la construction neuve est dédiée au loge­ment social, 260 logements HLM sont construits chaque année, dont un tiers dans le cadre des programmes de démolition-reconstruction liés aux opérations de rénovation urbaine et sociale : les Provinces-Françaises, le Petit-Nanterre d’ores et déjà, le Parc Sud et le Chemin-de-l’Île dans l’avenir.
Cette politique qui contribue à la mixité sociale est aujourd’hui grandement menacée avec, en premier lieu, les dispositions prises dans le cadre de la mise en œuvre de la loi Égalité et citoyenneté. Depuis que le préfet a repris la main, en mai dernier, sur les attributions de logements jusqu’alors déléguées à la ville, il ne reloge plus sur son contingent que des demandeurs reconnus prioritaires au titre du droit au logement oppo­sable (Dalo), ce qui revient à prioriser des ménages issus de communes qui ne construisent pas de logements sociaux au détriment des 6 000 foyers actuellement en attente d’une attribution.
Autres motifs d’inquiétude, le projet de loi de finances 2018. Détaillé fin novembre en Conseil des ministres, il prévoit une baisse de 1,5 milliard d’euros des Aides personnalisées au logement (APL) que les bailleurs sociaux doivent compenser par des baisses de loyer, au risque de compro­mettre leur autofinancement et, par conséquent, les investissements en matière de construction et de réhabilitation du patrimoine.
Le conseil municipal, réuni le 10 octobre, a exprimé sa vive inquiétude face à la « casse du logement social » et a adopté un vœu appelant « tous les parlementaires à prendre leurs responsabilités […] pour qu’il soit mis fin à cette politique néfaste. »