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La terre est à nous

Quand la musique fait tomber les frontières

Écrit par : Isabelle Fruchard

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Du 14 mars au 7 avril, la sixième édition de La Terre est à nous, le festival nanterrien de musiques et de danses du monde, propose plus de 30 rendez-vous qui se déploieront dans tous les quartiers. Gratuits pour la plupart, ces spectacles, bals et autres ateliers offrent un aperçu de la richesse des cultures qui nous entourent et nous nourrissent. Véritable manifeste pour l’affirmation des droits culturels, cet événement est aussi un moyen de lutter contre les discriminations.

Le grand brassage

Dans les bars de la ville, les salles de quartier, les foyers de travailleurs migrants, la musique des quatre coins du monde va résonner pendant trois joyeuses semaines, du 14 mars au 7 avril. Concerts, bals, stages, projections, conférence… cette sixième édition du festival La Terre est à nous propose une foule de rendez-vous aussi différents que surprenants.
Des répertoires traditionnels de Mongolie et d’Inde à ceux de l’Île Maurice, en passant par les percussions africaines, le gamelan javanais ou encore les chants basques et béarnais, c’est (presque) toute la richesse musicale de la planète qui s’offre aux Nanterriens.
« Ce sont des musiques bien vivantes même si elles sont traditionnelles. Elles se transmettent orale- ment et évoluent en intégrant des instruments d’aujourd’hui, précise Gilles Duval, chargé de la programmation et de la coordination. La plupart des musiciens ne se réduisent pas à leur seule culture d’origine mais puisent dans toutes sortes d’influences. » Tel doit être le secret du succès d’un festival qui attire un public toujours plus nombreux, n’hésitant pas à passer d’un quartier à l’autre ou à pousser la porte d’équipements rarement ouverts au public, à l’image des foyers de travailleurs migrants.
Ce brassage des musiques et des publics est le résultat d’un important travail partenarial sur le terrain avec les associations et les centres sociaux et culturels. Ainsi, la salsa sera reine au Parc où les rythmes d’Amérique du Sud font déjà un tabac à P’arc en ciel. « Quatre associations en particulier contribuent à la réussite du festival, détaille Gilles Duval. D’abord, la fédération Traddamus 92 (*) et l’Emad, qui regroupe des étudiants en master d’ethnomusicologie et anthropologie de la danse et qui réalise, depuis 2009, un travail de collectage du patrimoine musical des habitants. Cette année, leur Bal à fond est intégré au festival. Ensuite, Welcome 2 Nanterre, qui accompagne les réfugiés et qui aura une carte blanche. Et enfin, Diato Trad 92, qui propose tous les ans un stage d’accordéon diatonique et un grand bal de clôture. »
D’autres partenaires entrent dans la danse en 2018, comme Cyprien Bole qui animera un stage de chant diphonique, guimbarde et didgeridoo, ou encore le cinéma Les Lumières qui organise trois projections de documentaire, en présence des réalisateurs.


(*) Fédération des associations de musiques et danses traditionnelles.