Peut-on dire que Nanterre est une ville exemplaire en matière d’écologie urbaine ?
Jean-Paul Ciret : Depuis longtemps, notre municipalité a conscience des enjeux liés au changement climatique, à la pollution de l’air, à la santé, à la qualité de vie, et à quel point ils sont déterminants pour l’avenir. Pour répondre à ces enjeux, nous ne nous contentons pas d’énoncer de grands principes. Depuis de nombreuses années, nous nous donnons les moyens d’être exemplaire à travers nos politiques d’aménagement, de gestion du patrimoine communal, de transport et d’éducation.
Pourquoi, en tant que collectivité territoriale, s’inscrire dans une telle démarche ?
J-P.C. : L’avenir de notre planète se joue dans les villes qui concentrent l’essentiel des activités polluantes et de la consommation d’énergie. D’où la notion d’écologie urbaine qui vise à changer nos façons de construire nos villes comme nos façons de nous
y déplacer et de consommer. Désormais, nous savons tous que nous consommons plus que ce que la planète peut offrir. À tel point que l’humanité s’en trouve menacée, beaucoup plus que la planète ! Il est donc impératif de modifier nos comportements, le plus rapidement et le plus profondément possible. Cela ne relève pas uniquement des communes, bien sûr, mais elles peuvent intervenir significativement en fixant des exigences sur leur politique d’habitat ou sur la rénovation de leur patrimoine. Par exemple, en facilitant l’usage des transports en commun, en encourageant les modes de déplacement doux, ou encore en développant la nature en ville. Nanterre s’est engagée dans cette voie il y a longtemps déjà et, aujourd’hui, elle est souvent citée en référence, y compris par ses proches voisines.
En 2007, la ville s’est dotée d’un plan climat énergie territorial, devenu plan climat air énergie territorial en 2015. Pour quelles raisons ?
J-P.C. : Un plan climat territorial permet de fixer des objectifs en matière de réduction de la pollution de l’air, qui provient essentiellement des modes de chauffage, de déplacement et de production industrielle. Aujourd’hui, ces plans doivent se construire au niveau des territoires et de la métropole. Avec les autres villes de Paris Ouest La Défense (Pold), nous sommes donc en train de construire un nouveau plan qui ira, sur certains aspects, sans doute moins loin que le nôtre. Il aura toutefois le mérite de fédérer les efforts. Nous ne pouvons pas lutter seuls contre la pollution et le dérèglement climatique. Il faut des politiques coordonnées. Quatre axes prioritaires ont été définis : agir, faciliter, aménager et promouvoir. Ils portent sur le logement, le transport, la gestion de l’eau, la place de la nature en milieu urbain et sont accompagnés d’actions concrètes. Quelques exemples : l’aide à la rénovation de l’habitat privé ; la construction d’équipements à énergie positive ; les contrats de performance énergétique ; la charte des constructions neuves dans laquelle les bailleurs et les promoteurs s’engagent à construire des bâtiments écologiquement exemplaires. Des défis importants restent à relever sur la rénovation des bâtiments communaux les plus anciens. C’est ce que nous avons commencé à faire avec le palais des sports Maurice-Thorez et ses courts de tennis, l’école des Pâquerettes et celle de Jules-Ferry.
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Écrit par : Christelle Garancher

Jean-Paul Ciret, adjoint au maire délégué à l’environnement, à l’écologie urbaine et au patrimoine communal.