Le commerce de proximité, notamment dans les centres-villes, vit des moments difficiles. Qu’en est-il à Nanterre ?
Rachid Tayeb : Notre situation est plutôt satisfaisante. Les chiffres de l’Insee l’attestent puisque entre 2012 et 2018, 550 commerces ont ouvert à Nanterre. Le taux de vacance commerciale, c’est-à-dire le nombre de locaux qui ne trouvent pas de locataires, est passé en-deçà de la moyenne nationale de 11 %. En 2008, ce taux atteignait 11 % contre 8 % aujourd’hui à l’échelle de la ville et seulement 6,5 % dans le centre.
Comment l’expliquez-vous ?
R. T. : Notre stratégie repose sur trois principes : la mixité, la pérennité et la qualité des commerces. Pour cela, nous avons mis en place des outils incitatifs et règlementaires. Nous accompagnons les commerçants dans leurs projets d’installations et dans leurs démarches administratives. Nous sommes aussi propriétaires d’une dizaine de cellules commerciales dans lesquelles nous nous efforçons d’implanter des activités qui favorisent la variété de l’offre. S’y ajoute, une politique que l’on peut qualifier d’interventionniste en matière de reprise et d’installation. Nous ne nous empêchons pas d’en refuser certaines mais nous proposons toujours une solution car nous souhaitons que l’intérêt de la ville et des acteurs, qu’ils soient enseignes, bailleurs ou investisseurs, convergent. Pour appuyer notre stratégie, nous avons inscrit au plan local d’urbanisme, une mesure visant à limiter l’établissement d’activités tertiaires au profit des commerces de proximité. Le périmètre de sauvegarde de l’activité commerciale et artisanale, qui nous permet de préempter baux, fonds et murs, sera bientôt élargi aux quartiers Université et Parc Nord. Enfin, pour rendre visibles tous ces commerces, nous les valorisons auprès des salariés des entreprises du territoire et nous organisons des rendez-vous tels la Ferme géante, les samedis piétons ou la Journée nationale du commerce de proximité.
À Nanterre, les citoyens sont associés à la définition de la stratégie commerciale de la ville. Pouvez-vous nous en dire un mot ?
R. T. : Lors des concertations sur les opérations d’aménagement et de rénovation urbaine, la question du commerce est systématiquement abordée. Avec les études réalisées et ces réunions publiques, nous cherchons à déterminer les attentes des habitants et nous nous efforçons ensuite d’y répondre. Ainsi, au Petit-Nanterre, une forte demande de commerces de bouche de qualité, dont une boulangerie, a émergé du diagnostic des besoins. Pour le quartier Université, c’est une boulangerie, un boucher, une pharmacie et un pôle médical qui se sont installés. D’autres suivront. Aujourd’hui, nous sommes face à de nouveaux enjeux. Le premier : développer l’offre d’activités de loisirs, d’équipement de la personne et de la maison. Nous nous y attelons. Le deuxième : optimiser l’offre commerciale au Parc Sud, au Chemin-de-l’Île et aux Groues, trois secteurs en mutation. Le troisième : anticiper l’évolution des modes de consommation et accompagner les commerces dans la transition numérique. Nous pouvons et surtout nous devons toujours faire mieux pour les Nanterriens.