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VILLE SPORTIVE / DOSSIER

Croche-pied aux emplois aidés

Écrit par : Christelle Garancher

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La réduction progressive du dispositif de soutien à l’emploi d’éducateurs sportifs diplômés menace les associations sportives. Reportage à l’AJSCN, l’un des trois clubs de football de la ville.

Faut-il se séparer du nouvel entraîneur de l’équipe féminine ? Mettre un terme aux créneaux horaires pour les moins de 6 ans ? Augmenter le prix des cotisations ? Sur le stade Vincent-Pascucci qui accueille l’AJSCN et ses 450 licenciés du lundi au dimanche, les dirigeants cherchent à résoudre le casse-tête auquel ils sont confrontés depuis que le Gouvernement a décidé de réduire le nombre de contrats aidés qu’il juge « inefficaces et coûteux ». Une décision préjudiciable pour le sport amateur, et plus particulièrement le football fort consommateur de ces emplois initialement créés pour enrayer le chômage des jeunes. « L’an dernier nous avions neuf contrats aidés. Cette année, nous n’en avons plus aucun », explique Kamel Labed, responsable à l’AJSCN. Financés à hauteur de 90 %, grâce au partenariat entre la Ligue de football de Paris et l’État, ils ont permis au club nanterrien de renforcer l’encadrement des équipes jeunes, là où la demande d’inscriptions est la plus forte.
Depuis, ils ont été remplacés par de nouveaux emplois subventionnés : les parcours emplois compétences (PEC) financés, eux, à 50 %. « C’est plus coûteux pour nous. Avant, un contrat de 26 heures nous revenait à 100 euros. Avec les PEC, cela reviendrait à 500 euros. Nous n’avons pas les moyens. » Pour résoudre l’équation, l’AJSCN s’est orientée vers les services civiques. « Nous en avons deux. Pour le reste, certains des jeunes que nous embauchions l’an dernier ont fait le choix de rester chez nous. Nous les défrayons. C’est cadré et légal mais très précaire. » Un choix résigné de l’équipe dirigeante pour qui « il est impensable de faire supporter cette charge supplémentaire aux familles dont certaines ont déjà du mal à payer leurs licences. Le football est un sport populaire et doit le rester ».