À Nanterre, le sport occupe la première marche du podium car la municipalité s’en donne véritablement les moyens : entretien de ses équipements, investissements dans de nouvelles structures, subventions aux associations, actions en faveur du sport pour tous… Pourtant, ce travail de longue haleine est aujourd’hui mis à mal. En cause, les mesures gouvernementales qui ébranlent le sport amateur. Enquête.
Menaces sur le sport amateur
Nanterre ville de sport. Plus qu’un slogan : une réalité ! 30 clubs sportifs et 100 disciplines, 25 000 adhérents, des champions départementaux, régionaux, nationaux et européens, une Charte d’orientations des sports réactualisée, une équipe de rugby féminin évoluant en Élite, un club de basket qui incarne la réussite au plus haut niveau français et européen, l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, etc. Les preuves sont irréfutables : Nanterre démontre au quotidien que sport amateur et sport professionnel peuvent coexister sur un même territoire. Mais cet équilibre acquis au gré d’une politique sportive municipale volontariste et ambitieuse est fragilisé. Les menaces pesant sur le sport amateur préoccupent les acteurs locaux, qu’ils soient dirigeants, éducateurs ou bénévoles. La municipalité s’inquiète aussi.
À la baisse continue des dotations de l’État, qui oblige certaines collectivités à rogner sur les subventions accordées aux clubs, et à la crise du bénévolat s’ajoutent les dernières mesures gouvernementales. Alors que les Français se tournent de plus en plus vers le sport – 77 % d’entre eux affirment pratiquer une activité et 58 % de façon hebdomadaire (1) –, le Gouvernement ébranle un peu plus le modèle du sport amateur. En août 2017, il a en effet décidé de réduire les contrats aidés par lesquels les clubs bénéficient d’aides publiques pour financer l’emploi d’éducateurs sportifs diplômés. De 459 000 en 2016, leur nombre passera à 200 000 cette année. Une baisse de 6,2 % du budget du ministère des Sports et la suppression de 1 600 emplois rattachés à ce même ministère (conseillers techniques, formateurs, éducateurs fédéraux) viennent également d’être annoncées. Incompréhensible pour Nanterre qui a fait de l’accès au sport pour toutes et tous une de ses priorités. Afin de contrer ce « démantèlement en règle », Patrick Jarry s’est associé à Jean Donnadieu, président de Nanterre 92, Jean-Pierre Guily, président de l’Omeps, Huguette Ducros-Cahen et Samuel Rijik, coprésidents de l’ESN. Ensemble, ils lancent un appel pour obtenir l’annulation de ces mesures. Parce que le sport, ça compte !
(1) Source : enquête Harris Interactive « Les Français et leur rapport au sport », octobre 2017