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Habiba Bigdade, adjointe au maire déléguée à la santé et aux politiques prévention santé.

Habiba Bigdade, adjointe au maire déléguée à la santé et aux politiques prévention santé

La ville de Nanterre consacre une part importante de son budget à la santé alors que cela ne fait pas partie de ses compétences. Pourquoi ?
Habiba Bigdade : Nous partons du principe que la santé doit être accessible à tous et à moindre coût. Ce choix ne date pas d’hier puisqu’il remonte à l’époque où les collectivités installaient les dispensaires publics. Par la suite, Nanterre a toujours cherché à aller plus loin. L’exemple le plus probant date du début des années 1960, lorsque des soins dentaires étaient pratiqués par des dentistes municipaux. L’ordre des dentistes s’y était fortement opposé mais la justice l’a débouté. Aujourd’hui, l’arrêté de la ville de Nanterre qui autorise toutes les villes de France à ouvrir des consultations dentaires fait jurisprudence. Nous étions pionniers dans ce domaine et nous le sommes devenus pour bien d’autres dispositifs. Je pense au sport sur ordonnance ou encore aux infirmières de pratique avancée. Nous sommes régulièrement montrés en exemple et sollicités à travers l’Europe pour parler de nos pratiques. Ainsi, en septembre 2019, près de 300 professionnels de santé se retrouveront à Nanterre à l’occasion du Forum européen pour les soins primaires. La preuve que nous faisons les bons choix.

Quelles sont aujourd’hui les marges de manœuvre de la ville en matière d’offre de soins ?
H. B. : Déjà, nous maintenons nos centres municipaux de santé. Nous allons même moderniser celui du centre qui sera amené à déménager. C’est important parce que Nanterre n’est pas épargnée par le phénomène des déserts médicaux : au Parc, au Chemin-de-l’Île et au Plateau Mont-Valérien plus particulièrement. Nous pratiquons également des tarifs conventionnés de secteur 1, tarifs suffisamment rares chez les spécialistes du secteur libéral dans le département pour être soulignés. Nous encourageons l’installation des médecins et spécialistes libéraux en les aidant à trouver des locaux adaptés. Le cabinet médical de l’avenue Clemenceau et le médipôle dans le quartier Université ont pu ouvrir grâce à ce soutien. Dans le cas du médipôle, ce sont les médecins eux-mêmes qui se sont rapprochés du maire, lequel n’a pas hésité. Il y a donc bien une volonté politique de développer l’offre libérale. Nous n’oublions pas non plus ceux qui sont déjà installés. Nous voulons qu’ils restent à Nanterre. Dans le centre, le pôle médical situé à l’angle des rues Stalingrad et Maurice-Thorez doit déménager dans le cadre du projet de restructuration du carrefour. Pour ne pas perdre cette offre de soins, nous allons louer aux praticiens nos locaux voisins. Le promoteur réalisera tous les travaux nécessaires à leur installation.

Un mot sur la prévention. Là encore, la ville est très active.
H. B. : Plus que cela ! Nous sommes à la pointe de ce qui se fait actuellement. Obésité de l’enfant et de l’adulte, école du souffle, sport sur ordonnance, diabète, prévention bucco-dentaire pour tous les élèves nanterriens, les moyens investis par la ville sont vraiment importants. Plus il y a de prévention, moins il y a de curatif et c’est la santé publique qui y gagne.

Propos recueillis par Christelle Garancher