Le terme de « seniors » s’applique aujourd’hui à des situations très différentes…
Ghislaine Quilin : L’espérance de vie augmente et les attentes ne sont pas les mêmes à 60 ou à 100 ans. Le défi consiste à répondre à la fois à des situations de dépendance dues au grand âge ou à un problème de santé, à des problématiques économiques lorsque les ressources à l’âge de la retraite sont insuffisantes pour vivre décemment, et à une demande forte de loisirs. Là encore, les situations sont très diverses : certains retraités très en forme aspirent à des loisirs sportifs ou culturels auxquels ils accèdent en toute autonomie ; d’autres sont avant tout à la recherche d’un lien social de proximité.
Comment répondre à la diversité de ces situations ?
G. Q. : Nous avons développé trois grands secteurs. Le secteur loisirs, qui intègre dorénavant l’Espace amitié et loisirs des seniors, propose des temps de rencontre accessibles à un grand nombre de retraités. Le centre local d'information et de coordination (Clic) est, quant à lui, tourné vers les problèmes de dépendance : son rôle consiste à établir un diagnostic auprès des personnes demeurant à domicile et à déterminer un plan d’aides personnalisé en lien avec les services du département et des caisses de retraite. Le Clic est aussi très présent dans le domaine de la prévention. Troisième et dernier secteur, l’aide à domicile, assurant la présence d’aides ménagères, un accompagnement aux courses, du petit bricolage, etc. Ce secteur intègre également les restaurants de quartier. Ils favorisent le lien social en accueillant les personnes âgées pour un déjeuner pris en commun. Elles peuvent, si elles le souhaitent, emporter leur repas du soir.
Les contraintes budgétaires ont-elles obligé l’équipe municipale à revoir ses engagements ?
G. Q. : Aucune prestation n’a été remise en cause. Par contre, nous avons effectué quelques aménagements. Nous avons notamment remplacé les colis de fin d’année par des chèques-cadeaux permettant aux bénéficiaires de choisir librement leur usage. Pour répondre à l’insatiable envie de danser de nos seniors, nous avons transformé un thé dansant organisé par l’Espace amitié et loisirs en après-midi dansants dans les quartiers. Avec les aides ménagères, nous avons réfléchi à une meilleure organisation de leur travail, dans le respect de leurs droits et des attentes des personnes âgées. Comme dans tous les domaines, nous cherchons à optimiser le service public.
Que reste-t-il encore à développer ?
G. Q. : Nous avons consacré cette année les travaux de l’observatoire social du centre communal d’action sociale (CCAS) au troisième âge pour mieux comprendre les besoins des seniors, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Les actions intergénérationnelles que nous organisons d’ores et déjà dans les restaurants avec les services de l’enfance et de la jeunesse seront renforcées. Nous favoriserons également la participation des usagers sur le modèle du comité d’usagers mis en place au sein de l’Espace amitié et loisirs. La ville sera enfin très attentive à ce que la parole des personnes âgées soit présente et audible dans le débat national qui est organisé actuellement. Favoriser l’autonomie des seniors, c’est favoriser leur implication active dans les projets qui les concernent.