Nacera, Aminata, Maria, Zineb et Cédric appartiennent à la même promotion de l’Institut de formation en soins infirmiers de Nanterre. Lors de leur deuxième année d’études, ils ont eu envie d’effectuer un stage à l’étranger, à l’hôpital de Pikine, dans la banlieue de Dakar. Une fois sur place, ils voulaient également apporter un coup de main à l’association Les Petites Gouttes qui vient en aide aux talibés du Sénégal [enfants issus de familles pauvres confiés à un maître coranique et obligés de mendier dans les rues, Ndlr]. Pour financer leur projet, les cinq étudiants se sont rapprochés de la ville, et plus précisément de la direction de l'Action jeunesse. « Début 2017, nous avons rencontré Brahim Ajjaj, un chargé de missions socio-éducatives. Il nous a présenté le contrat nanterrien de réussite [CNR] et nous a aidés à monter le dossier », se souvient Nacera Ferhi. Grâce aux conseils avisés de Brahim, le groupe ficèle parfaitement sa candidature et passe devant le jury composé d’élus. « Nous avons obtenu 1 500 euros chacun. Cette somme a couvert l’achat des billets d’avion, l’hébergement et nos repas pendant les deux mois et demi que nous avons passés au Sénégal », nous explique Aminata Dabo. La ville les a également mis en relation avec les autorités de Pikine, qui entretiennent un partenariat avec Nanterre.
« Une expérience marquante »
De mars à mai 2018, les cinq élèves infirmiers ont découvert les conditions de travail précaires du personnel de l’hôpital de Pikine. Puis le groupe s’est investi aux côtés des bénévoles des Petites Gouttes afin d’évaluer l’état de santé des talibés et leur préconiser des mesures d’hygiène. Avant leur départ, les cinq étudiants avaient collecté une cagnotte de 1 300 euros. Elle a servi à acheter des poubelles, des matelas et des tapis pour les enfants qui dorment à même le sable dans des maisons délabrées. « Nous avons vécu une expérience marquante. Les talibés vivent dans des conditions très dures, rapporte Nacera. Depuis ce séjour, je me suis rendu compte de la valeur de chaque chose que nous avons en France. » Le mot de la fin est pour Aminata : « Sans le soutien financier et moral de la ville et de nos familles, nous n’aurions pas pu effectuer ce projet humanitaire. Nous les remercions car il nous a changés. »
Pour bénéficier du CNR : contacter la structure information jeunesse au 01 41 37 17 11.