Après avoir remercié les électeurs qui ont élu sa liste au premier tour des élections municipales le 15 mars dernier, ainsi que les élus qui ont passé la main, le maire, Patrick Jarry, a détaillé ses engagements pour les six années à venir. Non sans être, au préalable, revenu sur la crise sanitaire.
« Une épreuve »
« Pour tous nos concitoyens, ces deux mois ont été une épreuve très difficile. Plus difficile encore pour celles et ceux qui ont perdu un être cher. À Nanterre, la Covid-19 a emporté entre 120 et 140 personnes, à l’hôpital, dans les Ehpad et à domicile. Je tiens à remercier tous les personnels soignants de Nanterre. Cette crise a révélé, de façon dramatique, l’état de démantèlement de l’hôpital public mis en œuvre depuis vingt ans. Entre 2003 et 2017, 70 000 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés en France et tout le monde reconnaît aujourd’hui le travail exceptionnel réalisé par l’hôpital de Nanterre et ses équipes pendant cette crise. Mais se souvient-on qu’il a fallu une mobilisation citoyenne pour empêcher la fermeture de cet établissement ?
Cette crise sanitaire a durement touché les plus vulnérables. Nous venons de décider d’annuler les factures de cantine, de centre de loisirs et d’activités périscolaires du 1er janvier au 16 mars, pour les familles qui sont aux quotients 1 et 2. Plus de 3 000 familles de Nanterre vont bénéficier de cette exonération qui représente une somme de 200 000 euros.
Nous avons dû fermer le théâtre des Amandiers, la Maison de la musique et le cinéma Les Lumières. Le festival Parades et les fêtes de quartiers ont été annulés. Cela veut dire que des artistes, des compagnies, des techniciens qui ont déjà beaucoup de mal à vivre, se trouvent en grande difficulté. C’est pourquoi nous avons décidé de payer une partie de ces prestations afin de soutenir ce secteur. C’est un choix fort de la ville, conforme à nos engagements au côté du monde de la culture.
Cette crise sanitaire a déjà un coût considérable pour la ville de Nanterre, une charge de 4 millions d’euros. C’est de l’argent dépensé utilement. Il nous a permis de résister et de protéger les habitants. La crise ne nous a pas pris à contrepied. Au contraire, elle nous conforte dans les choix que nous avons faits de développer un haut niveau de solidarité et de service public communal, bien au-delà de nos compétences règlementaires, comme c’est le cas pour la santé. Ce qui veut dire que tout ce qui fait que Nanterre est Nanterre, doit être conforté et développé. C’est le sens même du projet de la ville pour toutes et tous, approuvé par une majorité de nos concitoyens le 15 mars. »
« Une ville où chacun trouve sa place »
« Ce projet s’inscrit dans un héritage de valeurs et d’actions que nous ont laissé nos prédécesseurs. C’est ce socle de la ville inclusive qui a posé les fondations du Nanterre moderne et populaire d’aujourd’hui. Nous aimons notre ville pour sa diversité, sa richesse humaine, cette mosaïque de cultures et d’histoires. Les défi s à relever sont immenses, mais ils ne nous effraient pas. “Tout semble toujours difficile, jusqu’à ce qu’on le fasse”, disait Nelson Mandela. Ces mots nous vont bien, et ces défi s, nous avons la volonté de les relever.
Le projet que nous allons mettre en œuvre pendant ces six années contient 200 engagements précis, concrets, chiffrés. Il est construit autour de cinq grandes priorités(voir colonne de gauche). Ce qui nous motive profondément, c’est la conviction qu’une ville comme la nôtre doit être d’abord une ville où chacun trouve sa place. Une ville où, quels que soient son origine, sa nationalité, sa couleur de peau, sa situation sociale, son parcours, avec parfois ses brisures, on se sente respecté dans ses droits et dans sa dignité. Une ville où chaque habitant soit en capacité de s’exprimer, de critiquer, de proposer, et de prendre part à la construction de la cité. Disons-le clairement : Nanterre va continuer de se transformer, sans mettre personne à la porte, en restant profondément ce qu’elle est, une ville populaire, une ville pour tous. C’est certainement ce qu’il y a de plus difficile à faire aujourd’hui. »
« Essayer une autre ville »
« C’est tellement plus facile de raser des quartiers entiers, comme cela s’est fait ailleurs, pas très loin d’ici, pour y faire pousser des logements de luxe, et chasser toujours plus loin les familles qui n’ont pas accès au rêve. Ce n’est pas notre choix. Que l’on nous permette d’essayer une autre ville que celle que la pensée dominante cherche à nous imposer.
Nous refusons les modèles de ville où l’on ne se mélange pas, où les mêmes vivent avec les mêmes, et si possible en éliminant ceux qui sont en dessous. Plus que jamais, nous sommes déterminés à construire Nanterre pour toutes et tous. C’est dans cet esprit que nous abordons ce nouveau mandat. Faire une ville pour toutes et tous, c’est bien plus qu’un slogan. C’est une belle ambition. Ce sont des valeurs. C’est une construction commune. Et, j’en suis sûr, ce sera notre fierté. »
« Nous aimons notre ville pour sa diversité, sa richesse humaine, cette mosaïque de cultures et d’histoires. »