Dossier logement

Logement

Faire avancer tous les logements, faire avancer le logement pour toutes et tous

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Samia Kasmi, adjointe au maire déléguée à l’habitat et au logement, conseillère régionale.

Interview de Samia Kasmi, adjointe au maire déléguée à l'habitat et au logement, conseillère régionale.
Propos recueillis par Olivier Ruiz.

Le logement est une priorité depuis longtemps à Nanterre. Va-t-il le rester ?

Samia Kasmi : Oui, bien évidemment. Nous porterons un nouveau regard sur ces questions, mais le logement pour toutes et tous est essentiel dans la volonté des élus. Face à la crise du logement, qui est régionale voire nationale, Nanterre entend assumer ses responsabilités à tous les niveaux. Nous voulons que tous ceux qui souhaitent continuer d’habiter notre ville ou s’y installer le puissent. Cela passe par la maîtrise de la construction dans la quantité, l’équilibre social-privé, mais aussi dans la qualité, comme dans le prix. Nous continuerons donc de construire du logement, social notamment, en innovant pour répondre aux exigences écologiques et d’amélioration du cadre de vie. À l’heure où l’État comme la région se désengagent, nous, ville de Nanterre, nous continuerons à assumer nos responsabilités.

Quels seront les principaux axes d’action pour y parvenir ?

S. K. : Les promoteurs comme les bailleurs sont au final satisfaits des règles que nous avons fixées. Elles sont contraignantes mais elles sont claires. Cette transparence, dans la situation tendue que connaît le logement, est une obligation. Nous la devons également aux Nanterriens, nous devons faire mieux. D’abord, nous devons leur dire que la solidarité, la mixité sociale ou intergénérationnelle par exemple sont l’ADN de la ville. Ainsi la mixité « au palier » que nous avons commencé à pratiquer en mélangeant habitat privé et social dans un même immeuble – c’est très rare, quasiment unique même – doit devenir la règle, en tout cas être développée au maximum. Nous nous appuierons sur notre outil majeur, l’office HLM devenu coopérative depuis le 1er janvier, qui partage nos valeurs et ces objectifs. Le logement pour tous, c’est aussi prendre soin de l’habitat privé. Nos efforts en matière de rénovation thermique, de soutien aux copropriétés notamment seront renforcés. Nous sommes une des seules villes à avoir consommé tous les crédits que nous avions affectés à cette politique au cours des années précédentes. C’est aussi l’accession encadrée ou de nouveaux dispositifs, comme le bail réel solidaire. En découplant l’achat du terrain de l’achat des murs, ce dispositif permet d’être 35 % en dessous des prix du marché. Des foyers modestes peuvent ainsi accéder à la propriété. Il permet aussi de lutter contre la spéculation immobilière en encadrant une éventuelle revente. Cette pratique, qui vient des Pays-Bas et du Vermont aux États-Unis, est une rupture avec notre modèle de propriété mais c’est aussi en bousculant les mentalités et les habitudes que nous faisons avancer le logement pour tous.

Une aire d’accueil des gens du voyage ouvre ce mois-ci à Nanterre. Ce type de logement spécifique fait-il partie de vos préoccupations ?

S. K. : L’accueil des gens du voyage est une obligation intercommunale, mais là aussi Nanterre assume ses responsabilités et prolonge sa tradition de solidarité, de ville ouverte. Nous ne nous sommes pas posé la question, nous nous sommes battus pour avoir les moyens de réaliser cette aire dans les meilleures conditions. Nous sommes attentifs aux logements spécifiques et nous travaillons à leur amélioration ou nous réfléchissons aux nouvelles formes : hébergement d’urgence, accueil des femmes isolées, victimes de violences, coliving, seniors... Les questions autour du logement évoluent, nous essayons de les anticiper pour répondre aujourd’hui et demain aux besoins, en priorité à ceux des Nanterriens.