Propos recueillis par Olivier Ruiz
Depuis le 1er janvier, l’office HLM
a changé de statut et se nomme
désormais Nanterre coop’habitat.
Pourquoi et avec quelles
conséquences ?
Hassan Hmani : Déjà, ce changement
s’inscrit dans une continuité, celle d’un
organisme dont les valeurs de solidarité,
qui ont présidé à sa création il y a
soixante-dix ans, ne l’ont jamais quitté.
Ensuite, il fallait répondre à l’obligation
légale de la loi Elan, d’avoir un seul
organisme HLM par territoire, avec un
seuil de 12 000 logements minimum.
Nous avons fait le choix de ne pas
nous regrouper avec les autres villes du
territoire, qui ne partagent en rien notre
politique progressiste. La coopérative
nous permet de poursuivre notre politique
de mixité sociale, et nous le ferons aussi
au sein de Cap habitat, fédération de
coopérative de 50 000 logements dans
la région, qui réunit d’autres organismes
avec qui nous partageons les mêmes
valeurs et convictions, et où l’union
fera force dans des dossiers communs.
En termes de conséquences, nous
conservons notre identité et autonomie,
aucune privatisation comme je l’entends
parfois dire, et surtout, aucune incidence
pour les locataires, si ce n’est un
changement de nom.
Quelles seront vos priorités ?
H. H. : La relation avec les locataires
est primordiale. C’est sûr que le contexte
sanitaire actuel complexifie les choses.
Depuis août 2020, nous avons mis en
place une plateforme téléphonique qui
permet la traçabilité de tous les appels.
Ce n’est pas encore parfait, mais le suivi
des demandes est fait. Nous travaillons à
la réorganisation de l’accueil. Nous allons
également doter les gardiens de tablettes pour que les demandes des locataires
soient directement numérisées et mieux
suivies. La réponse et le traitement des
réclamations constituent pour moi un
principe essentiel. Nous sommes aussi
préoccupés pour assurer la tranquillité
des locataires, d’où le renforcement de la
vidéosurveillance, la résidentialisation des
parkings. Sur les mutations, un sujet très
dur que la crise du logement accentue
terriblement, une étude aboutie pour
analyser notre dispositif, mieux répondre
aux fortes attentes, faire évoluer le
barème et ses critères. Le barème sera
la colonne vertébrale pour prioriser les
demandes en toute transparence. Le
président et le conseil d’administration
seront les garants de l’équité. Pour
preuve, nous irons très bientôt jusqu’à
l’anonymisation des dossiers, qui seront
jugés uniquement sur le barème, sans
même savoir à qui ils appartiennent.