Propos recueillis par Catherine Portaluppi
Quel nouvel élan souhaite donner l’équipe municipale au Printemps de l’égalité ?
Nadège Magnon : Nous nous situons bien sûr dans la continuité de cette belle initiative, tout en voulant l’élargir et mieux la faire connaître. Historiquement, le Printemps était surtout dédié à l’égalité femmes-hommes. Il ne s’agit pas aujourd’hui de mettre de côté cette discrimination, bien au contraire, mais nous voulons également montrer notre refus de toutes les autres discriminations. Il ne s’agit pas de hiérarchiser les discriminations et nous souhaitons rappeler qu’il est tout aussi inacceptable de ne pas avoir accès à un logement, à un emploi ou à une promotion à cause de son genre que de ses croyances, de son handicap ou de sa couleur de peau. La liste est longue car, malheureusement, notre société ne nous apprend pas assez à vivre les uns avec les autres : les propos sexistes ou racistes sont encore trop présents dans les médias ; certaines politiques publiques entraînent des discriminations insupportables vis-à-vis des habitants des quartiers populaires ; des institutions comme la police se doivent de réfléchir à leur fonctionnement pour traiter tous les citoyens de manière équitable.
Comment la ville peut-elle agir pour lutter contre les discriminations ?
N. M. : La ville ne peut pas tout régler mais elle ne peut pas fermer les yeux. Elle doit s’engager et se donner les moyens de mieux aider chacun. Par exemple, comme nous l’avons déjà fait, en organisant des permanences juridiques à l’hôtel de ville ou d’accès aux droits dans les quartiers et à l’Espace santé jeunes, ou en créant les conditions pour qu’une permanence du Défenseur des droits s’installe à Nanterre. Côté emploi, en soutenant la Maison de l’emploi et de la formation (MEF), nous aidons les jeunes dans leur accès au marché du travail. La mission handicap est elle aussi très active, avec Merieme Faked, conseillère municipale déléguée au handicap. Je tiens à souligner deux engagements majeurs du nouveau mandat : la nouvelle délégation aux droits des femmes, représentée par Laureen Genthon, et la Maison des femmes, qui verra le jour prochainement. En outre, la ville subventionne les associations qui agissent sur le terrain et facilite leur action en leur prêtant des locaux, quand c’est possible. Le Printemps de l’égalité est d’ailleurs construit avec ce tissu associatif et bientôt, on l’espère, avec les syndicats, qui agissent également contre les dicriminations, et tous ceux qui voudront agir avec nous. En ce début de mandat, nous réalisons un état des lieux des initiatives et moyens existant dans la ville pour les rendre plus efficaces et plus visibles. La campagne d’affichage mise en œuvre par la ville a vocation à mobiliser les énergies pour lutter contre toutes les discriminations et, parmi elles, l’homophobie dont on parle trop peu. Si cette communication peut permettre à des associations de s’emparer plus encore de cette question, nous aurons fait un pas important.
Le contexte sanitaire actuel est-il compatible avec la tenue de cette 9e édition du Printemps de l’égalité ?
N. M. : Elle est évidemment limitée et nous regrettons beaucoup de ne pouvoir organiser un évènement aussi festif que d’habitude. Mais ce n’est que partie remise ! Du 8 au 21 mars, Nanterre vibrera aux couleurs de l’égalité grâce aux affiches que les habitants découvriront partout dans leur ville, aux messages des associations diffusés sur les panneaux lumineux et dans les abribus, et aux trois expositions dans l’espace public. Enfin, nous donnons rendez-vous aux Nanterriens, en ligne, les 20 et 21 mars, pour une émission spéciale de Radio Agora consacrée à la lutte contre les discriminations quelles qu’elles soient.