Printemps de l’égalité 

Printemps de l’égalité

« Les discriminations, quelles qu’elles soient, sont inacceptables »

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Propos recueillis par Guillaume Gesret

Nadège Magnon Nadège Magnon, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les discriminations.

À l’occasion de la 10e édition du Printemps de l’égalité, que souhaitez-vous réaffirmer ?
Nadège Magnon : Le Printemps de l’égalité est l’occasion de montrer que l’équipe municipale, les associations, les syndicats, les habitants… sont engagés dans la lutte contre toutes les formes de discriminations qui persistent dans notre société. Nous affichons haut et fort notre refus à leur encontre, nous dénonçons celles que subissent les femmes, les homosexuels, les personnes d’origine étrangère, en situation de handicap, en surpoids... Il est insupportable de constater qu’il est plus difficile pour ces personnes d’obtenir un logement, de décrocher un emploi ou d’avoir un salaire plus élevé. J’ajoute que le Printemps de l’égalité est utile dans le contexte de la campagne présidentielle que nous vivons, car nous entendons des discours de haine et de rejet à longueur de journée dans les médias. Certains candidats clament qu’il faut mettre à l’écart les enfants en situation de handicap ou que la préférence nationale est nécessaire…

Quels leviers faut-il actionner pour parvenir à des résultats ?
N. M. : Pour faire reculer les discriminations, il faut non seulement les dénoncer mais il faut accompagner celles et ceux qui en sont victimes. Il convient de les encourager à briser le silence, de leur montrer que leur parole a de l’importance, que la justice peut les entendre. Les discriminations sont des délits, les victimes doivent faire valoir leurs droits. Je rappelle qu’une loi votée en 2001 protège les victimes de discriminations dans le monde du travail. Nous considérons qu’il faut aller plus loin, qu’il est nécessaire d’accroître les sanctions imposées aux entreprises, aux agences immobilières, aux bailleurs, aux policiers qui discriminent. Des mesures fortes doivent être prises au niveau national.

À l’échelle du territoire nanterrien, que peut faire l’équipe municipale pour faire reculer les discriminations ?
N. M. : Nous ne prétendons pas que la municipalité peut résoudre ces problématiques qui sont systémiques. En revanche, elle doit montrer l’exemple dans sa politique de recrutement notamment. Elle doit aussi favoriser l’inclusion des enfants handicapés dans les centres de loisirs ou lors des stages sportifs proposés au Palais des sports pendant les vacances scolaires… J’ajoute que la ville de Nanterre accorde des subventions aux associations qui accompagnent les victimes de discriminations. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un réseau associatif très mobilisé sur ces questions ; ces structures sont d’ailleurs investies à l’occasion du Printemps de l’égalité. Ce rendez-vous donne de la visibilité à toutes les initiatives menées pour combattre les discriminations.

Lors du Printemps de l’égalité, la mobilisation porte sur toutes les formes de discriminations, à l’encontre des femmes, des étrangers, des personnes en situation de handicap, des homosexuels... Cela ne brouille-t-il pas le message ?
N. M. : Nous considérons qu’il n’existe pas de hiérarchie entre les discriminations. Il n’y a pas de discriminations plus acceptables ou moins graves. Nous refusons simplement qu’une personne soit exclue à cause de son identité sexuelle, de son apparence physique, de ses origines, de ses croyances, de son âge…
C’est notre choix de porter tous ces combats au même moment.