Nanterre se souvient

NANTERRE SE SOUVIENT / 27 MARS 2002

Œuvre de mémoire, œuvre de vie

Écrit par : Olivier Ruiz

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Les Bassins des cœurs humides.

C’est un véritable ensemble, une œuvre architecturale qui rendra désormais hommage à toutes les victimes du 27 mars 2002 et fera vivre le souvenir de ce drame.

Désormais place du 27-Mars-2002, le parvis de l’hôtel de ville va connaître une mutation pour devenir un ensemble architectural rendant hommage aux victimes de la tuerie de Nanterre. C’est l’eau, symbole de vie, qui sera au centre de ce projet exceptionnel, dont l’inauguration est prévue le 27 mars 2025.
Huit cercles – ce chiffre faisant directement référence aux huit élus décédés –, des miroirs d’eau, baptisés les Bassins des cœurs humides, viendront enlacer l’hôtel de ville. Ils seront animés par une onde battante et des roseaux rouges, fines tiges illuminées la nuit tombant. C’est au cabinet d’architectes WAW et aux artistes fontainiers installés à Barcelone, Jean Max et son fils Stéphane Llorca, quel’ouvrage a été confié. Spécialistes de l’eau dans la ville, ces derniers ont imaginé le plus grand miroir d’eau du monde situé place de la Bourse à Bordeaux. Il porte le reflet du Palais Gabriel, il ajoute la magie contemporaine à l’une des plus belles façades XVIIIe d’Europe. Ensemble, ils ont conçu pour Nanterre un projet redessinant fortement l’ensemble du parvis pour en faire un espace de narration du souvenir. Une œuvre rendue vivante par les ondulations aléatoires, naissant en cercles concentriques qui finissent par se connecter, s’entrechoquer, pour créer de nouveaux mouvements. Une impression de vie comme renforcée par l’oscillement léger des tiges de roseaux se reflétant dans le fond noir des bassins. Une impulsion comme donnée par une main invisible. Une émotion comme provoquée par un battement de cœur symbolique.
Ce nouvel espace mémoriel, renommé, accueille également la grande stèle dévoilée ce dimanche 27 mars par Patrick Jarry, maire de Nanterre, Jacqueline Fraysse, maire à l’époque du drame, et Laurent Hottiaux, préfet des Hauts-de-Seine. Elle porte le nom de chacune des victimes, blessées dans leur chair ou dans leur âme. Le récit du déroulement du drame accompagne ces 70 noms pour que tous les usagers de l’hôtel de ville se souviennent ou découvrent cette histoire tragique. Pour les inscrire, ensemble, dans la mémoire collective.