Thérèse Ngimbous Batjôm, adjointe au maire déléguée à la vie associative et au contrat de ville. Conseillère métropolitaine.
Interview
Pourquoi avoir voulu inscrire Nanterre dans une démarche d’observatoire local de la vie associative ?
Thérèse Ngimbous Batjôm : Nanterre est très attachée au dynamisme de ses associations qui font partie des forces vives de la ville. Mieux les connaître et leur permettre de mieux se connaître entre elles nous paraît essentiel. Cela implique d’établir une photographie de ce tissu associatif très actif pour regarder de plus près, par exemple, la part des associa-tions employeuses, le nombre de celles qui travaillent en quartier politique de la ville, ou encore la répartition femmes-hommes parmi les bénévoles ou les dirigeants. Ces données sont indispensables pour mieux appréhender leur fonctionnement, leurs difficultés, leurs besoins afi n de mieux les accompagner. Pour y parvenir, nous avons choisi de nous inscrire dans une démarche nationale menée par le Réseau national des maisons des associations, qui accompagne les collectivités dans la mise en place d’observatoires locaux de la vie associative (Olva). C’est dans ce cadre qu’une enquête sur le tissu associatif nanterrien a pu être conduite.
Quels sont les premiers enseignements à retenir de cette enquête ?
T. N. B. : Cette enquête confirme la grande diversité des champs dans lesquels interviennent les associations à Nanterre et donc l’importance du rôle qu’elles jouent dans tous les domaines qui touchent la vie des Nanterriens. Par ailleurs, leur poids dans l’économie de la ville est loin d’être négligeable, car 7 % des employeurs de la ville sont des associations, qui salarient 3 123 personnes. Nous constatons, surtout, que la commune est aujourd’hui le principal soutien public des associations, et tout particulièrement des associations sans salarié pour qui les subventions municipales représentent 82 % des financements publics qu’elles parviennent à réunir, et qui bénéficient aussi des avantages en nature que la ville met à leur disposition pour leur permettre de développer leurs activités.
Justement, de quelle façon la ville accompagne-t-elle les associations ?
T. N. B. : Elle les accompagne d’abord en encourageant, chaque jour, l’engagement citoyen, en les mettant à l’honneur à travers la Fête de la vie associative et la Semaine du bénévolat, et en faisant le choix de maintenir un haut niveau de subventions aux associations. Notre premier soutien consiste cependant à mettre des locaux à leur disposition, à titre gracieux, ainsi qu’à prêter des cars pour les sorties familiales, en particulier celles organisées par les associations intervenant en quartier politique de la ville et par les centres sociaux et culturels. Nous met-tons également à leur disposition le matériel nécessaire à l’organisation et à la promotion de leurs évènements. La ville leur propose aussi un large programme de formations, construit à par-tir de leurs besoins et porté avec de nombreux partenaires. 230 personnes par an, en moyenne, en bénéficient. Cette année, nous avons décidé de créer un parcours délivrant un certificat de formation à la gestion de la vie associative (CFGA), dont une version destinée aux jeunes débutera en avril prochain.
Et maintenant ? En quoi cette enquête peut-elle aider ?
T. N. B. : Les résultats de cette première enquête ne sont qu’une première étape dans le dialogue que nous souhaitons approfondir avec toutes les associations nanterriennes pour tenter de répondre, ensemble, aux défis qu’elles rencontrent, parmi lesquels figurent la question des moyens, mais aussi celle du renouvellement de leurs instances de gouvernance et la question de l’engagement bénévole. L’étude révèle ainsi que 55 % des associations sont en quête de bénévoles. Beaucoup expriment aussi le désir de mutualiser leurs projets pour gagner en efficacité. Pour travailler toutes ces questions, et bien d’autres que choisiront les associations, nous proposons de créer une instance partenariale de suivi de l’Olva qui permettra de renforcer le dialogue ville-associations mais aussi celui des associations entre elles, en contribuant à la connaissance mutuelle, au partage d’expérience et à se donner les moyens de mieux faire ensemble.
Propos recueillis par Catherine Portaluppi