Culture

Musique

Duo fécond

Écrit par : Isabelle Fruchard

culture-en-haut-credit-DR_440.jpg
Duo fécond

Le piano de Koki Nakano et le violoncelle de Vincent Ségal signent la rencontre fertile entre deux générations, deux sensibilités et deux parcours musicaux très différents.

Le premier est un jeune compositeur-pianiste japonais de 30 ans. Le second est un violoncelliste renommé qui explore depuis vingt ans des registres musicaux très variés : classique, contemporain, jazz, rock, musiques africaines, etc. Koki Nakano et Vincent Ségal ont uni leurs talents et leurs virtuosités dans une fusion musicale totalement originale. Une musique tour à tour lancinante et sautillante, virevoltante et répétitive qui rappelle les atmosphères d’Erik Satie ou Steve Reich. « J’ai rencontré Koki Nakano par l’intermédiaire de Laurent Bizot qui dirige le label Nø Førmat. J’ai d’abord été intrigué par ses partitions, puis je suis allé l’écouter en concert. Nous avons ensuite répété pendant plus d’un an les compositions de Koki dans un minuscule studio parisien », raconte Vincent Ségal. De ce travail commun, naît un album, Lift, paru en 2016 chez Nø Førmat, un label qui défend des projets singuliers et originaux. « J’aime l’idée de travailler avec un jeune musicien et j’apprécie beaucoup l’univers de Koki. Il est influencé par la musique classique française de Ravel et Debussy, mais aussi par la musique traditionnelle japonaise ou l’électro rock de Berlin, ajoute Vincent. Ceci dit, nous sommes complètement différents. Lui passe ses journées à composer et ne joue que sa musique, alors que j’aime improviser et rencontrer des musiciens très divers. »

Parmi ces rencontres fructueuses, Vincent Ségal a accompagné M, Sting, Elvis Costello, Cesária Évora. En 1999, il fonde Bumcello avec le percussionniste Cyril Atef, duo qui remporte une Victoire de la musique en 2006. Plus récemment, il a noué une com- plicité au long cours avec le joueur de kora, Ballaké Sissoko, avec qui il a enregistré quatre albums. Le violoncelliste n’est pas un inconnu à Nanterre où il s’est produit avec le koriste malien en octobre 2016 et avec le Trio Talweg (piano, violon et violoncelle) en mai 2017. Aujourd’hui, il revient avec un jeune compositeur nippon qui regorge de talents. Après avoir joué sur plusieurs scènes japonaises et françaises, les deux musiciens s’apprêtent ce mois-ci à faire vibrer les spectateurs de la Maison de la musique.