Faut-il encore présenter Israel Galván, star internationale du flamenco ? Oui, car cet Andalou de 46 ans surprend à chaque fois avec ses créations audacieuses, qui bouleversent le paysage de la danse flamenca. En ouvrant des horizons entièrement nouveaux, il a rencontré un large public et une reconnaissance immense. En 2016, la France le décorait au grade d’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. L’année précédente, les spectateurs l’avaient applaudi avec le danseur Akram Khan dans Torobaka, spectacle composé d’allers-retours entre l’Andalousie (taureau lâché) et l’Inde (vache sacrée). Israel Galván a également défrayé la chronique en 2017 avec la sauvage et incandescente Fiesta, présentée dans la cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon.
Aujourdʼhui, le danseur-chorégraphe sʼattaque à un classique de la culture espagnole, LʼAmour sorcier de Manuel de Falla. Ce ballet imaginé en 1915 est incontournable de lʼautre côté des Pyrénées. Pour Israel Galván, El Amor brujo est une vieille connaissance : « Je souhaite le redécouvrir en soulevant le pesant tissu qui a fi ni par masquer la chair palpitante de cette œuvre. » Le chorégraphe, réputé pour sa radicalité, veut raviver la nouveauté initiale du chef-dʼœuvre de Manuel de Falla, revenir à son essence. Dans ce spectacle, Israel Galván est seul sur scène, habillé en femme. Accompagné par un pianiste, il propose une contre visite en dansant la musique de Manuel de Falla, comme si elle était très contemporaine, comme sʼil écoutait un disque de Frank Zappa. « Jʼai grandi avec lʼAmor brujo, les écoles établies me demandaient de lʼécouter et cʼétait pour moi presque une punition. Or, aujourdʼhui, je découvre ce que recèle cette musique qui a plus de cent ans, que je connais comme quelquʼun de ma famille. »
El Amor brujo
Jeudi 23 et vendredi 24 janvier à 20h30 à la Maison de la musique (8, rue des Anciennes-Mairies).