La violoncelliste Noémi Boutin (notre photo) adore bousculer les spectateurs. Le samedi 28 mars, lors de la Britten Party, la musicienne virtuose renverse la table en présentant un concert où l’on pourra écouter L’Art de la fugue de Bach et_ Les Illuminations_ de Benjamin Britten. Le premier compositeur était allemand et a vécu au XVII<sup<e siècle, alors que le second était britannique et a marqué le XXe siècle. Noémi Boutin réunit les deux maîtres et invite des artistes de renom, comme la soprano Marion Tassou, le flûtiste François Lazarevitch, le Quatuor Béla…, à la rejoindre sur la grande scène de la Maison de la musique.
Pour éviter l’entre-soi et élargir au maximum le cercle des spectateurs, les artistes invitent 60 jeunes violoncellistes des conservatoires de Nanterre, de Colombes et de Courbevoie, à partir de 15h, le samedi 28 mars, pour un concert gratuit de bienvenue, comprenant des œuvres de Bach, de Haendel, d’Arvo Pärt… À 17h30, les enfants de CM2 de l’école Robespierre et les jeunes choristes du conservatoire nanterrien prendront la suite. Ils interpréteront des pièces de Benjamin Britten. Selon Juliana Rojas Escobar, professeure du conservatoire qui intervient auprès des enfants du groupe scolaire du Parc Sud, les élèves ont su s’approprier ce répertoire ambitieux. « Benjamin Britten a composé des mélodies simples, exigeantes et les paroles sont en anglais. Les enfants n’écoutent pas ce type de musique à la maison mais ils s’en sortent très bien. »
Réunir amateurs et virtuoses
Jean-Sébastien Bach, lui, sera à l’honneur le week-end précédent. Les 21 et 22 mars, l’ensemble des Goûts réunis présente La Messe en si avec la complicité de la chorégraphe Béatrice Massin. Pour cette dernière, La Messe en si est le chef-d’œuvre qu’elle emporterait si elle se trouvait contrainte à l’exil. Comme Dominique Daigremont, directeur musical des Goûts réunis, elle affirme que Jean-Sébastien Bach n’est surtout pas une affaire de spécialistes. « La musique de Bach sonne, touche tout le monde », renchérit Dominique Daigremont. Comme à son habitude, l’ensemble des Goûts réunis réussit à former un attelage hors norme, composé d’amateurs et de professionnels. Cette fois-ci, le public découvrira sur scène 40 choristes amateurs qui répètent chaque semaine à Nanterre, des étudiants de plusieurs conservatoires européens, des danseurs et des musiciens solistes professionnels. Tout ce beau monde (environ 70 personnes) travaille à cette création qui prouve – s’il fallait le démontrer – que la musique baroque est bel et bien vivante !