Culture

Quand des lycéens entrent dans la danse…

Écrit par : Catherine Portaluppi

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Neuf séances de deux heures pour apprendre à se mettre en mouvement, découvrir la danse et déconstruire ses a priori sur cet art. Ce sont là quelques-uns des objectifs du parcours organisé par la Maison de la musique et le lycée Joliot-Curie.

Au début, ils sont un peu gauches, raides, tendus. Lâcher prise, être dans le ressenti : pas si facile à l’adolescence. Puis, peu à peu, aidés par la musique (surtout électro, aux rythmes clairs), les corps se libèrent et les cinq filles et six garçons commencent à bouger. Il faut toute l’expérience du danseur professionnel qui leur fait cours chaque semaine depuis décembre pour y arriver (1). L’essentiel pour Robin Fabre, intervenant pour la compagnie Massala : « Semer des graines, éveiller leur curiosité, délier leur corps. C’est un challenge de les sortir de leur bulle. » Il faut dire que ces élèves de première en option sports (2) n’ont pas eu le choix des disciplines. Danse obligatoire ! « Au début ils étaient assez réfractaires, se souvient Valentin Monchicourt, leur prof d’EPS. Leur principale difficulté était le regard de l’autre. Mais ce parcours leur apporte un enrichissement culturel par la découverte de divers types de danse, et une occasion de s’exprimer avec leur corps. »


Après une bonne demi-heure d’échauffement, l’atmosphère s’est dégelée dans la grande salle de danse. Les élèves doivent désormais esquiver en douceur de larges mouvements de bâton (notre photo). « Comme si votre corps flottait », précise Robin. Un jeu de balle plus tard – il faut attraper au vol une balle lâchée par son partenaire –, les corps se sont animés, les rires fusent. L’engagement corporel recherché par Robin est là, bienvenu au moment de préparer une première chorégraphie, par groupes. L’ambiance devient alors studieuse, très concentrée. « Imaginer des chorégraphies en autonomie, c’est ce que je préfère, même si j’étais très sceptique au départ », explique Yanis. J’aime beaucoup les musiques très joyeuses que nous choisit Robin. » « Ça fait découvrir la danse aux garçons », affirme Isra. « On a fait des danses bizarres, par terre », témoigne de son côté Ikram. Et c’est Ysa qui conclut : « Pour moi, c’est un art qui apporte plus d’émotions quand je le regarde. Pas encore quand je le danse. »

(1) À partir du 16 janvier, les cours ont été suspendus à la suite des annonces gouvernementales.

(2) Trois heures par semaine, dont une de théorie, pour découvrir diverses activités et les métiers du sport. À ne pas confondre avec la spécialité EPS. Le lycée est volontaire pour la proposer à la rentrée de septembre 2021. À suivre !