« Laissez-nous vous dire qui nous sommes », plaide la commissaire générale de la Saison Africa 2020. N’Goné Fall, en charge à l’Institut français de piloter cet évènement, ajoute que son ambition est de « changer le regard de la France sur l’Afrique et de faire tomber les clichés que les Africains ont sur la France ». Des objectifs partagés par Nanterre, qui est la seule ville française à détenir le label Africa 2020. À ce titre, une exposition du photographe mozambicain Mário Macilau (notre photo) est actuellement présentée à l’espace d’art La Terrasse (lire) et l’écrivain ivoirien Gauz bénéficie d’une carte blanche à la médiathèque Pierre-et-Marie-Curie. Ce dernier expose des photos dans la médiathèque et sur le parvis de l’hôtel de ville, avant d’inviter des romanciers le 27 mars – en ligne ou sur place selon l’évolution des consignes sanitaires – et d’imaginer ensemble une bibliothèque idéale... Une conférence et une rencontre littéraire suivront, toujours avec l’auteur ivoirien, à l’université Paris-Nanterre. La programmation Afriqu’à Nanterre prévoit aussi (toujours en fonction des consignes sanitaires) des projections-débats au cinéma Les Lumières : Les statues meurent aussi, de Chris Marker, le 25 mars et La Nuit des rois, de Philippe Lacôte, le 2 avril.
Ce cycle consacré au continent africain a été imaginé comme une plateforme collaborative où les habitants, les scolaires, les associations, les universitaires, les élus sont invités à réfléchir avec les artistes. Les équipes de la ville ont sollicité les acteurs du territoire pour qu’ils s’emparent des problématiques liées au continent africain et prennent la parole. « Chacun reconnaît que Nanterre est une ville monde et une terre d’accueil. Des coopérations internationales, comme celle avec Pikine au Sénégal, en sont la preuve », se félicite la municipalité.
En raison de la crise sanitaire, les chemins autorisés pour aller à la rencontre des citoyens restent pour l’instant limités mais la ville et les associations tablent sur des jours meilleurs, au printemps ou cet été, pour développer débats et propositions artistiques. Pour l’heure, les rencontres se tiennent dans les écoles, les collèges et au lycée. À l’image de la documentariste Sabine Massenet, qui intervient auprès des collégiens d’Évariste-Galois et de Paul-Éluard, ou encore de l’artiste Mohamed Abakar, qui entreprend un travail autour de la photo avec des élèves et des mineurs non accompagnés. Suivront un atelier d’écriture au collège République, une pièce d’Hélène Bardot et Bakary Traoré au lycée Joliot-Curie et un spectacle jeune public, Le Voyage de Roméo, dans les écoles élémentaires.