Aux Amandiers, on renoue avec les grands textes du
répertoire ! Avant l’immense Molière et son Tartuffe le mois prochain, le public peut découvrir une version sensible et cinématographique de La Mouette de Tchekhov, du 14 au 30 avril.
Certains spectateurs des Amandiers se souviennent peut-être de l’interprétation de Nicole Garcia dans le rôle d’Arkadina, en 2014, car La Mouette fait partie de ces incontournables dans la mémoire des amateurs de théâtre. Dès son arrivée l’an passé, Christophe Rauck, le directeur du théâtre nanterrien, a affiché son attachement aux grands textes. Il le prouve en programmant le chef-d’oeuvre d’Anton Tchekhov et en conviant un metteur en scène reconnu, Cyril Teste. Il y a trois ans, c’est lui qui dirigeait Isabelle Adjani et Frédéric Pierrot sur scène dans une adaptation du film de Cassavetes, Opening Night. Aujourd’hui, Cyril Teste propose une Mouette comme on ne l’a jamais vue, ce qui n’est pas rien pour l’une des pièces les plus jouées à travers le monde depuis le milieu du XXe siècle. Le metteur en scène de 46 ans s’intéresse aux drames de l’intimité familiale. Après avoir monté Hamlet et Festen, Cyril Teste complète sa trilogie avec le classique russe. Il y est question du rapport entre une mère, Arkadina, et son fils, Treplev. Pour raconter l’amour fou du fils pour sa mère, le metteur en scène s’inspire du septième art. Ce fan des cinéastes John Cassavetes et Andreï Tarkovski place sur le plateau des écrans vidéo, lesquels retransmettent en direct les images filmées par les comédiens eux-mêmes. Des plans fixes d’un lac et d’une forêt semblent, quant à eux, figurer des images mentales remontant à la surface… Selon les critiques, Cyril Teste réussit à offrir un théâtre sensible, sans juger ni caricaturer les personnages. Avec audace, il rend hommage au maître russe. « Anton Tchekhov écoutait les gens, les aimait. Comme un médecin, il était ancré dans le réel. Il nous apprend à réécouter le monde », déclare le metteur en scène.
