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« Rendez-moi mon amphi ! »

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Presque un an après le début de la crise sanitaire, environ 150 étudiants de l’université Paris-Nanterre ont manifesté mardi 26 janvier pour réclamer la reprise des enseignements à la fac.

« Ouvrez les facs ou on meurt… », « Un étudiant sur six décroche », « Étudiants oubliés, jeunesse sacrifiée » Ce mardi après-midi 26 janvier les slogans fleurissent sous la plume des étudiants qui ont bravé le froid glacial pour venir manifester sur le campus. Objectif du mouvement selon Aymeric Tonneau, vice-président de la FAX, Fédération des associations de l’université Paris-Nanterre qui organise le mouvement : obtenir que 50 % de tous les cours se déroulent en présentiel, décrocher des aides financières d’urgence pour les étudiants en difficulté ainsi qu’un engagement financier massif de l’État pour soutenir les filières en tension (les licences de staps*, droit et psychologie).

« On a fonctionné tout le début du premier semestre en alternant cours sur le campus et cours à distance une semaine sur deux, pour tous, explique Aymeric Tonneau. Étudiants et professeurs étaient très contents de cette organisation. De septembre à décembre, il n’y a eu que 70 cas de Covid sur 35 000 étudiants. Avec la fermeture du campus début novembre, on a sacrifié les étudiants, sur qui on jette trop vite l’opprobre quant à la circulation du virus. » Milan Martinez-Peralès, président de la Fax, ajoute : « Depuis hier, on a des repas à un euro midi et soir, c’est super mais le restaurant universitaire est fermé et les étudiants doivent manger dehors… avec ce froid »

« On en a assez bavé !», confient Hermine et Lucie en 3e année d’études pour devenir sage-femme. « C’est très difficile d’étudier seule chez soi sans aucun accompagnement pédagogique, les liens sont coupés, on mouline dans le vide et l’avenir n’est pas engageant. » Même son de cloche chez Dimitri, 18 ans, en 1re année de staps qui souffre d’étudier tout seul à la maison : « Je n’ai pas laissé tomber, je fais des efforts, mais c’est plus facile de travailler quand j’ai parlé avec quelqu’un, je me sens mieux. » Un peu plus loin, un groupe d’étudiants en droit brandit des cercueils en carton, symboles de la détresse des étudiants et de la mort des facs **: « Les annonces de Macron et du gouvernement, c’est du vent, on aurait dû reprendre nos TD en demi-groupe, mais il ne se passe rien. Notre situation est injuste par rapport aux écoles, collèges, lycées et surtout par rapport aux classes prépa. C’est peut-être trop demander mais nous, on veut juste reprendre les cours… »

* staps : sciences et techniques des activités physiques et sportives

** Lire à ce propos : l’article « Désarroi sur le campus »