Oui, les rendez-vous populaires, comme la Ferme géante ou les animations pour les seniors, n’ont pas eu lieu pour respecter les consignes de santé publique qui se succèdent par vagues depuis un an. Mais, non, la ville n’a pas économisé l’argent prévu pour les réaliser. Cet argent a été utilisé pour accompagner les Nanterriens, les entreprises et les commerces locaux à traverser la crise et ses répercussions sanitaires, sociales et économiques. Elle va « impacter lourdement les collectivités territoriales et en premier lieu les communes », estime Samir Abdelouahed, adjoint au maire délégué aux finances.
Près de 6 millions d’euros de dépenses
Cette volonté de protéger les habitants a engendré de nombreuses dépenses supplémentaires permettant de financer des actions concrètes. Distribution de masques, mise en place d’un centre médical dédié au Covid-19 et d’un centre de dépistage, application du protocole sanitaire dans les écoles, gel hydroalcoolique dans les bâtiments municipaux, équipements de protection pour le personnel municipal : le total de ces dépenses liées à la crise représente un montant estimé, fin 2020, à près de 6 millions d’euros. Les compensations de l’État ou du conseil départemental dépassent de peu le million d’euros, loin du compte pour les finances municipales. D’autant que s’ajoutent à ces dépenses, des pertes de recettes situées entre 3 et 4 millions sur les prestations comme la cantine, les activités périscolaires et sportives, le conservatoire ou encore le stationnement payant ou les droits d’occupation de l’espace public. Ce sont aussi 2 millions d’euros des droits de mutation prélevés sur les transactions immobilières qui manquent à l’appel. Cette situation va perdurer pour le budget primitif 2021 qui sera voté le 22 mars lors de la prochaine séance du conseil municipal, tant les dépenses liées au Covid-19 sont encore élevées. L’incertitude règne toujours sur les recettes alors que la ville ne touchera plus un centime de l’État au titre de la dotation globale de fonctionnement. Pire, elle devra débourser 17 millions pour abonder les fonds de péréquation, dont elle dénonce l’injustice depuis de nombreuses années.