Grand-angle : Renouveler la lutte contre les discriminations

Lutte pour l’égalité

Renouveler la lutte contre les discriminations

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Après 11 éditions, le Printemps de l’égalité va se renouveler pour mieux impliquer les habitants dans l’exigence de justice que porte la ville dans tous les domaines. Cinq dates nationales ou internationales ont été retenues pour porter cet engagement, à commencer par le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.

Nadège MagnonNadège Magnon, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les discriminations

Depuis 2012, le Printemps de l’égalité mettait en lumière, sur une quinzaine de jours, les luttes contre toutes les formes de discrimination. Cette année, cet évènement évolue. Pour quelles raisons ?
Nadège Magnon : Il s’agit bien d’une évolution, et non d’un bouleversement. Le Printemps de l’égalité, organisé chaque année en mars, est né de la volonté de la municipalité et des associations de créer un temps dédié à la lutte contre les discriminations. Ce temps fort a parfaitement permis d’atteindre l’un des objectifs que nous visions au départ : il a valorisé tous les acteurs nanterriens qui agissent au quotidien contre les discriminations. Toutefois, après 11 éditions, nous constatons un certain essoufflement de l’évènement. Les initiatives sont éparpillées, disparates et le sens de la programmation est peu lisible. J’observe aussi que certaines discriminations (raciales ou homophobes) restent peu traitées. Le dernier constat que nous faisons est que, si nous exceptons les porteurs d’initiatives et les militants, le public est peu nombreux lors des rendez-vous donnés en mars. Or notre volonté est d’impliquer les Nanterriennes et les Nanterriens dans ces luttes.

Comment allez-vous réussir à impliquer davantage les habitants ?
N. M. : Plutôt que de travailler à un évènement où nous tentons d’aborder toutes les questions de discrimination, au risque de rendre notre message moins lisible, nous proposons de porter des messages clairs lors de cinq journées identifiées nationalement ou internationale-ment. Nous nous appuyons désormais sur le rayonnement médiatique des journées des 8 mars, 21 mars, 10 mai, 17 mai et 3 décembre (lire ci-dessous) pour organiser tout au long de l’année des initiatives fortes, mobilisatrices et participatives. À l’occasion de ces cinq dates, nous ferons la démonstration que Nanterre lutte pour l’égalité et que, face aux discriminations, il est temps pour toutes et tous d’imposer ses droits.

Ce mois-ci, deux dates figurent au calendrier. Que va-t-il se passer le mercredi 8 mars et le mardi 21 mars ?
N. M. : Pour la Journée internationale des droits des femmes, la plupart des actions seront proposées cette année à la Maison des femmes de Nanterre (lire p. 9). Ce sera le premier 8 mars de cette structure phare, qui a été inaugurée à l’automne dernier. Le 21 mars, nous faisons place à la lutte contre la discrimination raciale. Nous soutenons le Bal à fond porté par les étudiants de l’université Paris-Nanterre qui défendent le multiculturalisme dans la musique. Le samedi 25 mars, nous rassemblons les acteurs de la lutte contre les discriminations raciales à l’école Jules-Ferry où nous ferons la promotion du vivre-ensemble auprès des familles.

De quelle façon concrète la ville de Nanterre lutte-t-elle contre les discriminations ?
N. M. : La ville se veut exemplaire lors des recrutements des agents municipaux dans les services. Le principe d’égalité prévaut aussi dans le traitement des demandes de logement, pour l’accueil des enfants handicapés en centre de loisirs, pour l’attribution des places en crèche… La ville lutte au quotidien en sou-tenant toutes les victimes de discrimination. Cela passe par des aides aux associations qui accompagnent les victimes à Nanterre et par l’ouverture de permanences d’accès aux droits dans les structures municipales et dans les centres sociaux et culturels. Par exemple, je suis heureuse que la Fondation Le refuge, qui lutte contre l’homophobie et la transphobie, se soit récemment implantée à l’Espace santé jeunes de Nanterre.

Propos recueillis par Guillaume Gesret