Ils font Nanterre

Lucas Balay

Talents

Écrit par : Guillaume Gesret

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© Claire Macel

Corde sensible

« Enfant, je jouais de l’alto. Pour tout vous dire, j’étais un élève moyen mais j’adorais regarder mon luthier travailler dans son atelier à Paris. » Cette passion ne s’éteindra jamais. En classe de troisième, Lucas Balay effectue un stage chez son maître qui lui permettra d’entrer dans la fameuse école de Mirecourt, située dans les Vosges. À l’époque, c’est le passage obligé pour devenir luthier. « Cette formation est très sélective. Mon oreille et mon goût pour le travail manuel m’ont certainement aidé. » Après cinq ans d’apprentissage, Lucas Balay est embauché dans une très belle maison à Bruxelles. « Là-bas, j’ai restauré des instruments de très grande valeur, utilisés par des musiciens du monde entier qui passaient le célèbre Concours de la reine Élisabeth de Belgique. »

En ouvrant son atelier à Rueil-Malmaison en 2005 puis à Nanterre en 2014, Lucas Balay savait qu’il restaurerait moins de violons, d’altos et de violoncelles de marque prestigieuse. « J’éprouve autant de plaisir à travailler sur des instruments plus modestes car j’ai le goût du travail bien fait. Je suis un artisan, je ne me suis jamais considéré comme un artiste. » Lui se contente d’être à l’écoute des musiciens. « Un luthier doit comprendre un concertiste qui vient le voir en lui disant : j’aimerais un son moins aigre, tu ne trouves pas que mon instrument est trop nasillard. Savoir " lire" un musicien, comprendre sa sensibilité, le rassurer sont des aspects passionnants de mon métier. »

Cette relation particulière le motive à consacrer ses soirées à restaurer les pièces de ses clients. Une clientèle qui s’est élargie depuis l’ouverture de son atelier. « Les élèves et les professeurs des conservatoires des alentours me passent la plupart de mes commandes. » Mais sa grande spécialité, c’est la restauration, la location et la vente d’instruments anciens, qu’il déniche la plupart du temps dans les ventes aux enchères. Dernièrement, il a mis la main sur un violon datant de 1750 dans l’optique de le remettre en bon état et de le vendre. Ce type d’instrument est très recherché par les luthiers qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas une espèce en voie de disparition. « Il y a de plus en plus de musiciens et donc de demandes, surtout dans les grandes agglomérations comme les nôtres. Dans les Hauts-de-Seine, nous sommes cinq luthiers. »

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