Ils font Nanterre

Talents

De l'autre côté du papier

Écrit par : SOPHIE BOCARD

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Yohan Reversat et Christina Lumineau ont fondé Laplikili, une maison d’édition qui s’apprête à donner un sérieux coup de jeune aux traditionnels livres d’images.

Ils vont peut-être parvenir à réconcilier papier et numérique en associant une application mobile au traditionnel livre d’images. Christina Lumineau, 27 ans, et Yohan Reversat, 28 ans, sont les co-fondateurs d’une toute jeune maison d’édition domiciliée à Nanterre. Passée de l’autre côté du papier, Laplikili (comprenez « l’appli qui lit ») utilise smartphones et tablettes pour enchanter ses jeunes lecteurs : livre et jeu vidéo fusionnent en un produit culturel hybride qui conjugue animations, sons, textes et images. L’idée est née dans l’esprit de Christina alors qu’elle était étudiante en master Création et Édition numériques à l’université Paris 8 (Saint-Denis). « Au lieu de concurrencer l’album papier, le numérique l’enrichit et devient le support de nouvelles expériences, insiste la jeune femme. Pour autant, le pouvoir de l’histoire, ses caractéristiques épiques et poétiques doivent primer sur la technologie. » C’est à Vicky, sa maman enseignante en CE1, que Christina a confié l’écriture du premier album de la série Décollage immédiat ! Ulysse et le grimoire de l’Univers raconte aux 6/8 ans les aventures d’un panda bleu qui devra déjouer les maléfices de la sorcière Cupida pour partir à la découverte du système solaire… Grâce à l’application, le grimoire de la sorcière révèle la recette de la potion qui fait pousser les fleurs et les éléments de la fusée s’assemblent comme par magie. « En interagissant avec les images, l’enfant découvre de nouveaux éléments, absents du livre papier, qui font avancer l’histoire », précise Yohan, ingénieur en électronique de formation. Aujourd’hui développeur et gestionnaire de Laplikili, il a tout quitté pour se consacrer à plein temps à la start-up. « Le format applicatif accorde un réel avantage ludique et pédagogique, poursuit-il. En survolant la carte du système solaire, l’enfant découvre entre autres des photos et des vidéos issues des archives de la Nasa et de l’ESA. » Bien que promis à un bel avenir, les contours du livre numérique jeunesse restent flous et le souffle du « grand méchant écran » résonne encore aux oreilles des parents. C’est la raison pour laquelle Christina et Yohan ont pris le soin de tester leur produit auprès des utilisateurs dans les écoles et les médiathèques. « Les usages changent mais lentement », reconnaît la jeune éditrice. À quelques jours de la publication du premier album, Laplikili enregistre 150 préventes. De quoi envisager l’avenir avec optimisme.