Maxime a introduit le milieu de la mode par l’intermédiaire de son blog. Alors qu’il était encore lycéen, le jeune homme aimait parler chiffon sur le Net. Au fil des parutions, son blog est devenu un vrai web magazine comportant des interviews, des articles sur les nouvelles collections branchées et des critiques sur des restaurants et autres clubs à la mode. Aujourd’hui, son média affiche plus de 250 visites par jour. Sur les réseaux sociaux, Instagram surtout, Maxime est entouré d’une constellation de créateurs de mode et de communicants. Avec ses 10 000 followers, celui qui est devenu un blogueur influent rédige des articles pour vogue.fr et se fait inviter aux défilés de la Fashion week. « Je participe aussi à des lancements de produits. J’ai testé un nombre incalculable de lotions pour entretenir la barbe… », s’amuse-t-il. Si le journalisme le botte (il a suivi des études en ce sens), le jeune homme rêve surtout de créer sa propre marque de vêtements. Une idée lui vient lors d’un voyage à Singapour où vit une partie de sa famille. « Là-bas, le maillot de bain est une pièce essentielle du vestiaire masculin. Les hommes en mettent toute l’année. » De retour, dans l’appartement familial nanterrien, Maxime dessine ses premiers modèles de shorts de bain avec des imprimés serpent ou lianes des forêts tropicales asiatiques. Il se rapproche d’un bureau de style pour finaliser ses prototypes « qui ne font ni bermuda de surfeur, ni short uni des grandes marques de prêt-à-porter ». Puis, il entre en contact avec une usine de fabrication qui lui fournit son premier stock.
En septembre, lors de la soirée de lancement de Yunso, le nom de sa marque, Maxime réussit à rassembler une centaine de personnes dans une galerie d’art de Saint-Paul à Paris. Ses amis blogueurs relaient l’information avec bienveillance sur les sites spécialisés. Le jeune homme, qui n’a que 23 ans, a également joué de ses relations pour organiser, dans un hôtel cinq étoiles du Trocadéro, un shooting avec de jeunes mannequins et un photographe professionnel. L’objectif : alimenter son site de vente en ligne où il prend soin de raconter une histoire pour présenter chacun de ses produits.
Bon communicant, il manie l’art du storytelling et fait bon usage à toute heure de la journée (et de la nuit) des réseaux sociaux.
Maintenant qu’il a bien soigné l’image de sa marque, Maxime déroule son plan marketing jusqu’au bout en allant, à la manière d’un VRP, sur la Côte d’Azur. « Je vais passer quelques semaines là-bas pour rencontrer des gérants de boutique à Saint-Tropez, à Cannes, à Monaco… Mon but est de trouver des relais de distribution cet été. » Il investit ainsi ses premiers revenus dans les billets de train et les locations de chambres d’hôtel pour se faire une place au soleil. Et, comme l’avenir de sa marque se jouera aux beaux jours, il prévoit aussi d’ouvrir en juin une boutique éphémère dans le Marais, histoire de « capter » des hommes jeunes et branchés, la cible qu’il vise. « Si les affaires marchent en France, l’étape suivante serait d’investir le marché asiatique. Mais je n’y suis pas encore », conclut Maxime.