Ils font Nanterre

Pascal Donnadieu, s’adapter pour durer

Écrit par : Olivier Ruiz

8-pascal1.jpg

L’histoire a commencé par un concours de circonstance. 32 ans après, elle s’écrit toujours. Unique en France dans le basket et sûrement tous les sports collectifs réunis.

Entraîneur à succès des équipes jeunes de Nanterre, joueur en Nationale 4 à Rueil, Pascal Donnadieu est poussé par sa « bande de copains » pour prendre, en division départementale, les rênes de l’équipe première un temps disparue. On est à la fin des années 80 et le coach enchaîne les succès, les montées. Après avoir rejoint l’élite en 2011-2012, la JSF devient Nanterre 92 en 2016 avec un palmarès déjà fourni … Le grand écart en trente ans avec, aux manettes, toujours le même homme qui a grandi au rythme de son équipe.« On ne peut pas dire que j’étais prédestiné à ça » , sourit celui qui a gagné à Barcelone en EuroLigue. Dans sa bouche la recette est simple : « On s’adapte. À chaque niveau, à chaque joueur, à chaque collectif. » Derrière ces mots, beaucoup de travail, de leçons retenues à chaque étape. Doté d’une « intelligence basket » rare, manager d’hommes, le technicien estime que le « plus important est d’éviter l’usure. Je prends toujours du plaisir parce que ce sport est ma passion. J’en tire une certaine fraîcheur et puis aujourd’hui je suis très entouré. À ce niveau, c’est nécessaire et ça permet de prendre du recul. J’aimerais parfois en prendre plus quand je suis sur le banc. Mais quand on est compétiteur… ». D’ailleurs pour lui, le titre de « meilleur entraîneur » JeepElite (ex-ProA) revient plutôt à tout un staff. Il avait déjà reçu cet honneur lors du titre de ProB. En 2016, c’est une autre reconnaissance qu’il avait obtenue. Après trois années sur le banc de l’équipe de France A’, il est appelé chez les grands comme assistant de Vincent Collet. « C’est la première fois que je n’étais pas coach. On m’avait dit que ça serait délicat. Mais tout est affaire de dosage, être pertinent sans en faire trop »… S’adapter encore une fois. « Je trouve ça plaisant, je suis à l’aise. Vincent m’a bien intégré, confie-t-il sans fausse modestie. C’est quand même une chance incroyable de côtoyer les meilleurs joueurs, le plus haut niveau. Techniquement, tactiquement, c’est très positif. » Il rejoint les Bleus fin juillet pour la préparation à la Coupe du monde qui aura lieu en Chine du 31 août au 15 septembre. Après une demi-finale perdue contre l’ASVEL (champion de France cette année), ce qu’on peut lui souhaiter pour la saison qui se prépare ? « Faire aussi bien que cette année ». Et pour l’avenir ? « La longévité et le niveau de performance de l’équipe pendant toutes ces années, c’est ça ma vraie réussite. Je ne deviendrai pas entraîneur dans un autre club français. Mais pourquoi pas prendre d’autres responsabilités dans le basket ? » Sans doute toujours poussé par son angoisse de l’échec, son ambition sera de tourner la page un jour en assurant la pérennité du club au plus haut niveau. « Là, je pourrai me dire que j’ai réussi. »