Ils font Nanterre

Talent

Afro et chic

Écrit par : G. G.

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Nafy Ndiaye affole les réseaux sociaux avec ses gâteaux décorés de motifs africains. Au vu du succès, elle s’apprête à ouvrir un salon de thé « afro chic » à Nanterre. Tout a commencé il y a trois ans, le jour où la jeune femme décide de créer un gâteau inspiré de la tenue en wax de sa mère. Avec de la pâte à sucre colorée, elle décore une génoise imbibée de crème de bissap et l’apporte à ses parents qui vivent dans un appartement des tours Aillaud. « Le gâteau a fait fureur dans la famille, mes frères et sœurs ont posté une photo sur les réseaux sociaux et tout le monde s’est mis à m’en commander. » Depuis, Nafy Ndiaye consacre ses soirées et ses week-ends à concevoir des gâteaux de mariage et d’anniversaire qui rappellent les tissus traditionnels de l’Afrique de l’Ouest, comme le wax, le bogolan ou encore le madras des Antilles. « Mon carnet de commande pour les wedding cakes court jusqu’en septembre 2020. Pour certaines commandes, il arrive que la taille de ma cuisine soit insuffisante, alors je loue un laboratoire au Château de Nanterre. C’est pratique. » Sa technique de cake designer est très au point, elle s’est même équipée d’une imprimante 3D pour fabriquer ses propres emporte-pièces. L’an dernier, les organisateurs de la Foire de Paris l’ont repérée sur les réseaux sociaux et l’ont invitée à présenter ses pâtisseries. Le public est émerveillé par ses gâteaux spectaculaires et le jury lui attribue le prix Coup de cœur. « C’est à ce moment-là que je me suis dit que je pouvais me lancer à 100 % dans cette affaire. » À 37 ans, Nafy Ndiaye a les compétences pour devenir une cheffe d’entreprise. Cette ancienne étudiante de l’école de commerce Léonard-de-Vinci a eu plusieurs postes à responsabilités ces quinze dernières années. À 25 ans, elle acceptait de s’expatrier dans le pays de ses parents, le Sénégal, pour le compte du groupe Orange qui lui demandait alors de développer l’internet mobile dans l’ouest de l’Afrique. Quand elle revient en France six ans plus tard, Nafy Ndiaye devient consultante en informatique et directrice de projet. Pour elle, se reconvertir dans la pâtisserie est une façon d’appliquer les techniques de marketing et de gestion de projet. « J’ai eu le temps d’y réfléchir, car je sors du congé maternité de mon troisième enfant. Aujourd’hui je suis convaincue que je dois ouvrir un salon de thé où je vendrai mes gâteaux mais aussi des afro-tapas salés. » Alors que les négociations sont en cours pour le local, elle affiche une certaine confiance car la banque la suit et une campagne de crowdfunding (financement participatif) lui a permis de lever 20 000 € à la rentrée.

Nafy Ndiaye espère bien installer son salon de thé dans le quartier Université. « Je suis très attachée à cette ville, j’ai grandi dans le quartier du Parc sud où j’ai effectué ma scolarité à l’école Maxime-Gorki, au collège Paul-Éluard puis au lycée Joliot-Curie. » Après avoir quitté le foyer familial et ses années d’expatriée au Sénégal, elle est « revenue naturellement aux sources », à Nanterre. Elle a successivement habité à la Boule, aux Terrasses de l’Arche et maintenant au Petit-Nanterre. « J’ai acheté un appartement dans ce quartier en pleine mutation en 2016 grâce au programme d’aide à l’accession de la ville de Nanterre. Je m’y sens très bien avec ma famille. »