Petite bio
20 janvier 1992 :
naissance à Caen
1999 :
arrivée à Nanterre
2011-2016 :
licence et master arts plastiques à la Sorbonne
2016-2017 :
une année à Berlin
novembre 2018 :
exposition collective au 59 Rivoli
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20 janvier 1992 :
naissance à Caen
1999 :
arrivée à Nanterre
2011-2016 :
licence et master arts plastiques à la Sorbonne
2016-2017 :
une année à Berlin
novembre 2018 :
exposition collective au 59 Rivoli
Ils font Nanterre
Cette Nanterrienne a eu carte blanche pour réaliser la couverture de l’agenda 2021 de la ville de Nanterre. L’occasion était belle pour faire connaissance avec la plasticienne de 28 ans.
Enfant, elle passait son temps à dessiner. Adolescente lunaire et timide, Anne-Laure rêvait de devenir styliste, de se faire une place dans le milieu de la mode qui la fascinait tant depuis sa chambre de l’appartement familial situé dans le secteur Pesaro à Nanterre. Pour que le rêve devienne réalité, la collégienne scolarisée à Paul-Éluard a osé tracer son sillon.
À 15 ans, Anne-Laure participe à une journée portes ouvertes de l’école Estienne à Paris et fait des pieds et des mains pour s’inscrire dans ce lycée technique qui prépare les élèves à un baccalauréat artistique. « Aller étudier à Paris était le début de l’émancipation. Devant ma motivation et mon caractère un brin têtu, mes parents ont fini par me soutenir dans cette démarche. » Anne-Laure découvre des camarades qu’elle n’avait pas l’habitude de fréquenter jusque-là et rencontre des professeurs qui la poussent à afficher ses ambitions artistiques. Une fois le bac en poche, la jeune fille ne veut plus être styliste mais préfère suivre une licence puis un master en arts plastiques à la Sorbonne où elle approfondit ses connaissances théoriques et sa culture en histoire de l’art. Elle devient alors une habituée du Palais de Tokyo et du Centre Pompidou. Anne-Laure écume aussi les galeries dans le Marais. Elle admire les peintures de Matisse, des surréalistes, mais aussi d’artistes contemporains comme Jean-Michel Basquiat et Kara Walker. La jeune Nanterrienne se reconnaît dans cette artiste noire, féministe et engagée. Elle aussi revendique un caractère militant. Dès ses premières œuvres, Anne-Laure défend la cause des femmes, celle des Noirs, s’attaque aux clichés post-coloniaux et s’en prend aux violences que les dominants infligent aux minorités.
Après les cinq années à la Sorbonne, Anne-Laure a besoin de sortir du microcosme de l’art parisien. Elle choisit de partir pour Berlin, de travailler dans des ateliers aux allures de squat. Elle fréquente des lieux alternatifs, des artistes « beaucoup plus ouverts qu’en France. À Berlin, les artistes sont libres, on les enferme moins dans des cases. J’ai adoré l’année que j’ai passée en Allemagne mais comme je n’avais plus d’économies, j’ai dû rentrer chez mes parents à Nanterre. » Aujourd’hui, Anne-Laure collabore avec l’association L’aaatelier, qui se bat pour défendre les droits humains à travers le monde. Ce partenariat lui offre des rencontres fortes, à l’image de cette femme migrante qui a quitté la guerre en Éthiopie pour arriver finalement en France. « J’ai réalisé plusieurs dessins de cette femme à la suite de mes discussions avec elle. Les dessins seront d’ailleurs bientôt exposés à Blois, dans le cadre d’une exposition organisée en mars par l’association France terre d’asile. » Les dessins, les illustrations, les collages et les peintures d’Anne-Laure sont toujours très directs. Leur audace, leur ton corrosif contrastent avec le tempérament réservé de la jeune femme de 28 ans. Elle le sait et nous raconte qu’une amie street artiste l’incite à coller son travail dans la rue pour être plus visible du grand public. Mais la Nanterrienne lui répond qu’elle est trop timide pour effectuer cette démarche. « Je préfère montrer mon travail sur mon compte Instagram. J’aimerais aussi mettre en ligne un site internet afin de vendre directement mes œuvres. » En attendant de gagner sa vie avec son art, Anne-Laure se rassure avec un CDI signé au Louvre qui l’embauche comme agent de musée trois jours par semaine. Il lui arrive aussi de poser en séances photos. « Être modèle est une bonne expérience. Il m’est également arrivé de défiler pour des jeunes créateurs de mode. Ce type d’activité m’aide à prendre confiance en moi, à vaincre ma timidité. »
Une création spécialement imaginée pour la couverture de l’agenda 2021 de Nanterre.