J’ai grandi et je vis à Nanterre,je sais donc très bien que les banlieues parisiennes comptent de nombreux talents qui méritent d’être mis en valeur.
En remportant un concours de design lancé par la marque de sportswear Jordan, la jeune Nanterrienne de 22 ans est passée de l’ombre à la lumière. Chloé Lopongo a conçu un tee-shirt vendu depuis mai dernier dans la boutique Nike des Champs-Élysées et dans le magasin Courir de la Défense. Commercialisé à 300 exemplaires, ce vêtement noir arbore une image mise au point par cette amoureuse de mode au joli coup de crayon. Chloé Lopongo a juxtaposé un dessin de statues antiques jouant au basket et une carte des métros et RER parisiens. « Avec ce montage, j’ai voulu valoriser la banlieue. Les atouts de Paris ne s’arrêtent pas au périph’. J’ai grandi et je vis à Nanterre, je sais donc très bien que les banlieues parisiennes comptent de nombreux talents qui méritent d’être mis en valeur. » Chloé fait sans nul doute partie de ce vivier.
Elle dessine depuis qu’elle est toute petite. Quand elle regardait par la fenêtre de la tour qu’elle habitait, les lumières de la ville l’inspiraient déjà. À 14 ans, elle s’inscrit à un cours de dessin dispensé par une association nanterrienne qui lui ouvre les portes de la villa des Tourelles, dans le cadre d’une exposition collective. Poussée par sa mère, elle-même artiste à ses heures, Chloé intègre dans la foulée un lycée parisien où elle passe un bac en arts appliqués. « En sortant de ma banlieue et en découvrant mes nouveaux camarades du 6e arrondissement, j’ai grandi d’un seul coup. » Ses horizons s’ouvrent et son ambition s’affirme. Passionnée par la mode, elle commence un BTS des métiers de la mode qu’elle interrompt au bout d’un an pour finalement passer un CAP broderie. Sa trajectoire la conduit ensuite à la Casa93, une formation de mode gratuite et sans condition de diplôme pour des « jeunes créatifs aux profils atypiques » . « C’est grâce à la Casa93 que j’ai pu participer au programme Jordan Wings. Pour moi, ce projet de fin d’études a été génial. J’ai eu la chance de réaliser le clip de promotion du tee-shirt et d’être la directrice artistique du shooting. »
En cette rentrée, Chloé Lopongo expérimente le grand saut dans l’inconnu. Les études sont désormais derrière elle. « Je vais continuer de créer chez moi, d’imaginer des vêtements, de broder, de travailler les matières, de peindre… Je suis une touche-à-tout et j’ai besoin de temps pour définir mon projet professionnel. » La jeune fille, visiblement confiante, compte sur ses réseaux sociaux pour faire connaître ses créations. Sur son look aussi, qui est sa carte de visite. Chloé affiche en effet coiffures et maquillage sophistiqués ; elle porte des vêtements et accessoires qu’elle a elle-même élaborés. Elle compte aussi sur ses « jobs alimentaires » pour mener sa vie d’artiste. « À Nanterre, le week-end, je travaille au cinéma Les Lumières, et je suis aussi animatrice dans les centres de loisirs. D’ailleurs, cet été, aux Damades, j’ai animé un atelier de couture. Je suis contente, ça a bien plus aux enfants. »