Valérie Gallet aime les challenges. Réunir sur scène des élèves du conservatoire et des écoliers de Nanterre qui ne savent pas lire une seule note de musique ne lui fait pas peur.
Créer des spectacles uniques
Chaque saison, la cheffe de choeur saisit et provoque les occasions de créer des spectacles uniques. Le 27 mars dernier, durant la commémoration du drame survenu lors du conseil municipal de 2002, c’est elle qui guidait les enfants sur le parvis de l’hôtel de ville avec Juliana Rojas Escobar, musicienne intervenante du conservatoire. En 2020, Valérie Gallet accompagnait les chanteurs amateurs invités par le pianiste de jazz André Manoukian sur l’esplanade de la Défense. Elle a osé des croisements improbables avec l’ensemble TM + en résidence à la Maison de la musique. « Nous avons réussi à impliquer des enfants des écoles du Petit-Nanterre et du collège Victor-Hugo dans des créations exigeantes de compositeurs de musique contemporaine, comme Timothée Quost ou Alexandros Markeas. Il n’y a qu’à Nanterre que ces projets aboutissent, c’est pour cela que j’exerce dans cette belle maison depuis douze ans. » Valérie Gallet contribue indiscutablement à dépoussiérer l’image du conservatoire de musique, danse et théâtre. En invitant ses élèves à chanter aussi bien des titres d’Adèle que de Benjamin Britten, la cheffe de chœur casse les stéréotypes qui pèsent sur cette institution. « Le conservatoire n’est ni ringard ni élitiste. En marge des auditions et de la théorie qui sont incontournables, j’aime emmener mes élèves ailleurs, dans des processus de création qui se terminent sur la scène. À travers ces projets, ils deviennent des artistes, et non plus seulement des élèves. »
Ouverte à tous les répertoires
Ce mois-ci, ce sont les 35 chanteurs amateurs du chœur lyrique qui présentent une adaptation de la comédie musicale My Fair Lady dans la grande salle de la Maison de la musique. « Je ne ferme la porte à aucun répertoire. Le conservatoire n’est pas un lieu figé dans le temps où seuls Bach et Mozart compteraient. La musique, c’est vaste ! »
L’énergie et la détermination de Valérie Gallet tirent immanquablement les élèves vers le haut. Les familles ne manquent pas de lui montrer leur reconnaissance après les représentations. En vingt ans de direction de chœur, Valérie Gallet a également appris à diriger et à se faire apprécier des adultes.
Un sens du collectif aiguisé
À Nanterre, elle est aussi à la tête du chœur Adagio qui rassemble une vingtaine de femmes. « Être cheffe de chœur, c’est avoir le sens du collectif et savoir composer avec des personnalités différentes dans le seul but de servir la musique. Mon objectif n’est surtout pas de mettre les élèves dans un moule. » Durant son adolescence, elle flirtait avec le haut niveau en patinage artistique. Finalement, c’est la musique qu’elle a choisie et qui a pris toute la place dans sa vie. Elle a d’ailleurs rencontré son mari lors d’un stage de piano, il y a une vingtaine d’années. Pascal Gallet est aujourd’hui un pianiste concertiste réputé, spécialiste d’André Jolivet. Alors, quand la famille Gallet part en vacances, elle s’assure toujours qu’un piano est à portée de main dans la location estivale. « Je suis aussi pianiste de formation. Maintenant que nos filles sont grandes, je dispose de plus de temps et cela me donne envie d’aller vers la composition. » Le jour où les chœurs de Nanterre entonneront une musique signée Valérie Gallet, nous serons aux premières loges !