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L’Opéra s’invite au collège

Écrit par : Guillaume Gesret

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L’Opéra de Paris a choisi d’ouvrir la première « classe opéra » au collège République. L’univers de la danse s’ouvre à ces élèves, novices dans l’art du mouvement.

Depuis un an et demi et à raison de huit heures par semaine, les élèves de cette classe de 4e suivent les cours de danse de Rodolphe Fouillot et de son assistante. Ce chorégraphe, qui a mené une carrière internationale, a été mandaté par l’Opéra de Paris pour mettre sur pied la toute première « classe opéra » de France. Un dispositif expérimental imaginé par l’Opéra de Paris et l’académie de Versailles. « Notre pari consiste à penser que la pratique artistique de haut niveau est un atout dans la réussite scolaire », explique Myriam Mazouzi, la directrice de l’Académie de l’Opéra de Paris. L’académie de Versailles a orienté l’Opéra de Paris vers les élèves du collège République qui suivront ce programme de la 5e à la 3e.
Au commencement, les élèves n’avaient pas de prédisposition particulière pour la danse. « Beaucoup de garçons du collège considèrent que la danse est un truc de filles », rapporte Yanis. En dépit des railleries, le jeune garçon s’est porté volontaire, tout comme son copain Sikhou, lequel confie qu’au départ « l’opéra, c’était pas mon truc ». Quant à Emmanuelle, elle a choisi d’intégrer cette classe pour « passer à la télé ». Plus sérieusement, la jeune fille adore la danse et apprend beaucoup au contact de Rodolphe Fouillot. « Je voulais faire de la danse hip-hop mais je suis contente de découvrir les danses contemporaine et classique, des compositeurs comme Schubert, et d’enrichir mon vocabulaire. » Un mot comme « empathie » revient souvent dans la bouche du chorégraphe. « Mon ambition ne se limite pas à enseigner des techniques de danse, j’aimerais que les adolescents aient un regard sensible et créatif sur ce qu’ils font. J’ai envie qu’ils prennent plaisir dans le mouvement et à être ensemble. »
Le professeur d’EPS qui suit la « classe opéra » depuis son lancement analyse ses bienfaits. « Les élèves osent davantage, ils ont un autre rapport à leur corps. Ils sont aussi très solidaires, ils ont pris l’habitude de travailler en groupe et cela se ressent dans les autres matières », rapporte Alexis Aguillon. Ce projet de danse tisse de nombreux liens avec les programmes de français, d’histoire, d’arts plastiques… En ce moment, les élèves de la classe étudient un extrait de Roméo et Juliette avec leur professeur d’anglais car ils s’apprêtent à assister au ballet à l’Opéra Bastille.