Le mur en question longe l’école maternelle Anatole-France. Durant une semaine, quatre lycéens ont pris les pinceaux pour réaliser une fresque aux couleurs de la savane africaine. Le club de prévention Le GAO a proposé à Binta, Ornella, Tonio et Armand d’effectuer ce chantier éducatif à l’occasion des vacances de printemps. Une façon pour les éducateurs d’accompagner et de créer du lien avec ces jeunes habitants de la Cité rose. « Nous leur avons demandé de venir cinq jours d’affilée, de 9h à 17h, nous dit Sandra Wakali, l’éducatrice. Ils ont joué le jeu et leur comportement a été irréprochable. » Les quatre jeunes n’étaient pas seuls à la manoeuvre. Ils ont été aidés par deux demandeurs d’asile hébergés au foyer d’accueil situé à côté de la caserne des pompiers. Youssef et Alpha ont accepté de partager leurs savoir-faire dans le but de réaliser cette oeuvre. « C’est important pour moi de m’insérer en France. Comme je suis demandeur d’asile, je n’ai pas le droit de travailler, explique Alpha, arrivé en France il y a un an pour fuir la Guinée. Alors quand la mairie m’a proposé de participer à cet atelier, j’ai accepté sans hésitation. » La rencontre a permis aux jeunes d’ouvrir les yeux sur les parcours de ces deux migrants. Et à ces derniers, l’expérience a fait tout simplement du bien. Alpha confie que son stress a diminué pendant la semaine : « Je n’aime pas rester seul dans ma chambre, je vis une période compliquée et cette activité me redonne le sourire. »
Dans le quartier, la fresque a été très bien accueillie. Plusieurs passants ont félicité les jeunes. « Ce type de chantier est valorisant, conclut Mustapha Duchikh, directeur du GAO. Il permet aux jeunes de montrer une autre image d’eux-mêmes et d’entrer dans une bonne dynamique. »
Quartiers
République
La fresque créatrice de liens
Écrit par : Guillaume Gesret

« Ça fait plaisir de mettre de la couleur sur ce mur gris et d’embellir le quartier »