Quartiers

Parc Nord

Un pas vers l’Opéra

Écrit par : Guillaume Gesret

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À l’occasion des Journées du patrimoine, l’école de danse de l’Opéra de Paris ouvrait ses portes aux Nanterriens et, pour la première fois, aux écoliers et aux collégiens.

Les élèves de la classe de 5e du collège Paul-Éluard n’avaient que quelques mètres à parcourir pour se rendre sur les lieux de la visite. Devant le bel édifice conçu par l’architecte Christian de Portzamparc, Mouhamadou confie qu’il ne savait pas qu’une école de danse se situait là. « Pourtant, je passe devant tous les jours. » Une fois à l’intérieur, le garçon semble impressionné : « Waouh, c’est moderne, l’escalier est magnifique ! » Il croise alors dans l’atrium les « petits rats » aux chignons parfaitement ajustés.

Ce matin-là, l’Opéra de Paris a convié trois classes des écoles Maxime-Gorki et Jacques-Decour, et du collège Paul-Éluard. « Pour la première fois, nous ouvrons nos portes aux scolaires, nous dit Bernard Delahaye, le directeur de la scolarité de l’école de danse. Nous le faisons pour montrer que cet établissement public, qui a ouvert il y a trente ans à Nanterre, ne fonctionne pas en vase clos. Nous voulons au contraire que l’école rayonne et soit ancrée dans la ville. » La matinée commence par la diffusion d’un film qui déroule la journée type d’un élève de l’école. Émiliha, écolière à Jacques-Decour, partage son étonnement au creux de l’oreille de sa voisine : « Quoi ? Ils dorment dans l’école ! » Élisabeth Platel, directrice de l’école et danseuse étoile à l’Opéra de Paris à l’époque du grand Rudolf Noureev, répond à la curiosité des enfants : « Oui, les filles portent obligatoirement le chignon mais c’est une habitude chez les danseuses. » « Non, nos élèves ne suivent pas de régime, mais c’est vrai qu’on ne mange pas n’importe quoi quand on doit enfiler un tutu. »

Immersion au cœur d’un nouveau monde
Après une heure de visite, les classes sont invitées à suivre le cours d’un professeur. Les maternelles ont droit à des jeux d’expression corporelle, les élémentaires s’initient au mime alors que les collégiens découvrent les danses folkloriques. Ils accèdent aux salles de cours par le fameux escalier et entrent dans les pièces spacieuses baignées de lumière, ouvertes sur le parc André-Malraux. Quelques minutes plus tard, Sophiat nous chuchote qu’elle est surprise par la rigueur exigée par l’enseignante : « C’est strict ici, mais j’aime bien. » Dans la salle d’à côté, Audrey Battaglin, l’institutrice des CM1, observe ses élèves qui se familiarisent à l’exercice du mime. « Honnêtement, les enfants découvrent un autre monde en venant ici, très loin de leur réalité, observe-t-elle, amusée. Les garçons sont très surpris de voir des garçons de leur âge faire de la danse classique. »