« On l’a imaginée comme une tête de proue du campus, assez sculpturale pour tenir tête aux grands immeubles du quartier. On entrera dans un vaste hall où seront accueillis les différents publics : chercheurs, enseignants, étudiants, mais aussi grand public et scolaires », explique Mathieu Schneider, chef de projet pour l’Atelier Gaudin architectes. Car La Contemporaine, anciennement nommée Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), sera à la fois une bibliothèque, un centre d’archives et un musée.
Une architecture intérieure façonnée par la structure
Vingt mille ouvrages seront ainsi en libre accès dans la grande salle de lecture de 126 places au rez-de-chaussée, rythmée par des arches de béton spectaculaires. Mais les chercheurs pourront aussi consulter les documents issus des 30 km linéaires de collections : tous ceux actuellement stockés aux Invalides seront rapatriés dans le nouveau bâtiment ; la tour historique de l’université conservera en revanche la majeure partie de ses collections et les documents seront apportés à la demande par navettes. À l’étage, en haut du grand escalier, le public sera accueilli par un gigantesque tableau de Lucien-Paul Pouzargues décrivant la montée au front pendant la Première Guerre mondiale. Une introduction parfaite à l’atelier de l’histoire contemporaine. Cet espace d’exposition permanente de 520 m2 retracera l’histoire des sources au XXe siècle, c’est-à-dire la façon dont les imprimés, dessins, affiches, tableaux, photos, films ou objets sont devenus des sources pour les historiens. Deux salles plus petites seront consacrées à des expositions temporaires et d’autres pièces seront réservées aux scolaires et aux séminaires. À tous les niveaux, se trouveront des magasins d’archives, conçus pour conserver les collections dans des conditions optimales. Le bâtiment de six étages et 5 600 m2 devrait être livré début 2021 après plus de deux ans de travaux.
Chauffage 100 % écologique
Le bâtiment sera chauffé par géothermie. L’eau puisée à 15-16°C à 85 m de profondeur alimentera une pompe à chaleur permettant de chauffer l’hiver les planchers des grandes salles (exposition et lecture). Elle sera diffusée telle quelle l’été pour les rafraîchir. Une régulation facilitée par l’inertie thermique du béton.