M.B., 42 ans, cadre dans une entreprise, a été condamné à six mois
de sursis avec mise à l’épreuve
pendant deux ans à la suite de violences
conjugales. M. R., un jeune livreur de 25 ans,
a écopé de sept mois d’emprisonnement pour
trafic de stupéfiants. Il peut continuer à travailler mais doit se soumettre à une obligation
de soins, s’acquitter d’une amende et rentrer
tous les soirs dans sa cellule du quartier de
semi-liberté (QSL). Ces deux personnes (*) sont
suivies par le Service pénitentiaire d’insertion
et de probation des Hauts-de-Seine (SPIP 92).
Dépendant du ministère de la Justice, ce service est installé depuis mai 2019 boulevard
du Général-Leclerc, dans l’imposant bâtiment
couleur rouille qu’il partage avec le QSL.
Rappelons que cette installation s’est faite
contre l’avis de la mairie qui aurait préféré
ne pas voir concentrés la maison d’arrêt, le
SPIP et le QSL. Placées sous main de justice,
2 219 personnes exécutent une peine en milieu
ouvert et sont placées sous son autorité. « La
loi de programmation pour la justice votée en
mars 2019 développe les peines alternatives à
la prison. L’incarcération de courte durée, qui
a d’ailleurs été interdite par la loi, est contreproductive car les personnes perdent leur
travail et parfois leur logement », explique
Laurent Ludowicz, directeur du SPIP.
Prévenir la récidive, œuvrer à la réinsertion
Autre intérêt notable, le désengorgement des
prisons. Le taux d’occupation de la maison
d’arrêt de Nanterre est ainsi passé de 170 %
à 140 % en un an. Composée de 80 personnes,
dont 50 conseillers pénitentiaires d’insertion
et de probation (CPIP), et s’appuyant sur
un réseau de partenaires institutionnels et
associatifs, l’équipe du SPIP a pour missions
de prévenir la récidive et d’œuvrer à la
réinsertion en proposant des parcours d’exécution de peine. Stages de citoyenneté sur la
sécurité routière, de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales, travaux d’intérêt général… « Il s’agit de faire exécuter la peine de la manière la plus utile et adaptée à chacun. Nous leur donnons à réfléchir sur les conséquences de leurs actes », souligne Delphine Deneubourg, directrice adjointe. Tous les quinze jours ou tous les mois, les CPIP
reçoivent les personnes condamnées. « Nous les accompagnons sur des durées souvent assez longues. Il s’agit d’abord de créer un lien de confiance, de comprendre l’enchaînement des faits et de faire appliquer les obligations du juge, témoignent deux d’entre eux. En général, ça se passe bien, mais on peut aussi demander une prolongation de la mise à l’épreuve ou une incarcération si ce n’est pas le cas. »
(*) Cas fictifs mais représentatifs des personnes suivies.