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Université

Lutter contre le malaise étudiant

Écrit par : Guillaume Gesret

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Agoraé, épicerie solidaire créée par les étudiants, assure des distributions chaque semaine.

La crise sanitaire est vécue comme un long tunnel déprimant par les étudiants. L’isolement, les cours en ligne, l’impossibilité d’exercer un job étudiant plongent certains d’entre eux dans des situations morales et économiques très précaires.

« Le moral est au plus bas », prévient Aymeric Tonneau, étudiant en master de droit. À travers sa fonction de vice-président étudiant de l’université de Paris-Nanterre, le jeune homme reçoit les doléances de ses camarades. « Beaucoup décrochent, les cours en ligne ne sont pas évidents à suivre. Si on n’a pas une bonne connexion internet, si on ne dispose pas d’une chambre à soi pour travailler, c’est très compliqué de se concentrer sur les cours à distance. » Aymeric fait remonter les difficultés des étudiants aux instances de l’université qui sont « pleinement conscientes » des problématiques. Elles ont par exemple débloqué des fonds, grâce à la Fondation de l’université, afin de prêter des ordinateurs aux étudiants mal équipés et de donner des bons d’achat permettant aux étudiants les plus « fauchés » de faire des courses alimentaires. Le service social de la fac fournit aussi des aides d’urgence et le Crous propose des repas à emporter le midi à des tarifs préférentiels. Les associations étudiantes sont sur le pont, à l’image de l’épicerie solidaire Agoraé, qui distribue des paniers repas chaque semaine, et de l’association FAX, qui fournit des cartes d’accès à l’internet mobile, avec le soutien de la Fondation Orange.

Soutien psychologique à l’Espace santé jeunes

Mais le malaise le plus profond se ressent au niveau du moral des étudiants. « L’isolement social pèse sur chacun de nous », poursuit Aymeric. À l’Espace santé jeunes (ESJ) de la ville de Nanterre, les psychologues reçoivent de plus en plus d’étudiants fatigués, qui ont perdu espoir dans l’avenir. « On observe une grande lassitude, rapporte Vincent Persuanne, le responsable de l’ESJ. Grâce à un financement supplémentaire de l’Agence régionale de santé, nous avons ouvert une consultation consacrée aux étudiants dans nos locaux près de la place de la Boule. Nous les orientons aussi vers des structures universitaires et vers l’association Nightline, qui dispose d’un service d’écoute téléphonique et de tchat. » De son côté, le service de prévention santé de l’université a ouvert des groupes de parole sur le campus (bâtiment E) pour que les étudiants puissent se parler et se serrer les coudes.