Quatre-vingts sur cent ! Les huit jardiniers et leur responsable chargés de
l’entretien du cimetière ne cachent
pas leur fierté devant cette bonne note. Cette
bulle verte de 6,8 ha en pleine ville – dont 88 %
de la surface est végétalisée – a entamé sa
mue écologique en 1999, avant de l’accélérer
en 2017. Par exemple, les 16 km de haies qui
séparent les sépultures, autrefois constituées
d’espèces stériles, taillées au cordeau, sont
peu à peu remplacées par des haies à base de
divers arbustes (troènes, fusains, noisetiers,
amandiers, groseilliers, framboisiers…). Les
pieds des haies sont également végétalisés
(roses de Noël, allysses, asters ou géraniums)
afin d’éviter les mauvaises herbes. La majorité des plantes choisies sont locales, avec des
floraisons et fructifications échelonnées pour
offrir aux insectes et aux 35 espèces d’oiseaux
répertoriées sur site de quoi se nourrir toute
l’année. Des nichoirs installés dans les arbres
attirent les mésanges, prédateurs naturels des
chenilles processionnaires envahissant les
pins. Le cimetière abrite également renards,
hérissons, chauves-souris et de nombreux
pollinisateurs sauvages.
Laisser la nature faire son travail
Pour arroser moins, le paillage est privilégié. Il est obtenu grâce aux branches récupérées et broyées sur place. « On arrose seulement les massifs de fleurs et nos nouvelles plantations pendant un an ou deux. Ensuite, ça doit se débrouiller tout seul », explique Benjamin Bauer, responsable du cimetière. Des bornes fontaines sont néanmoins à disposition des visiteurs pour l’arrosage des fleurs et plantes des sépultures. Créé il y a deux ans, le compost de déchets verts fournit un engrais naturel. Enfin, la fauche tardive des prairies permet à la biodiversité locale de s’épanouir, avec la réapparition d’un œillet et d’une orchidée rares. Certes, la tonte de la pelouse reste indispensable autour des sépultures, environ toutes les trois semaines. Mais l’équipe vient de choisir d’investir dans une tondeuse électrique. Une tondeuse à essence classique pollue autant en cinq heures qu’une grosse berline roulant 2 415 km ! Décerné par Plante & Cité, le label Écojardin est attribué pour trois ans. À Nanterre, le parc des Chènevreux le détient aussi depuis 2013.