Construite en 1961 dans le but de reloger les habitants des bidonvilles, la cité des Potagers fait partie de l’histoire de Nanterre. Fin mai, les ouvriers ont entamé la démolition des 66 logements répartis dans les trois immeubles. Mabrouka Lahbairi a grandi dans ce secteur enclavé entre l’A86, l’avenue de la République et l’hôpital de Nanterre. « J’ai de bons souvenirs ici. Je n’ai pas envie que la cité des Potagers tombe dans l’oubli, c’est pourquoi je prépare une exposition de photos et un recueil de textes qui retracent l’histoire sensible des Potagers. » Cette femme de 55 ans a constitué un collectif d’anciens locataires afi n de rassembler les photographies qui seront exposées en juillet sur la place des Muguets au Petit-Nanterre. « Pour mener ce projet de mémoire, j’ai obtenu un budget participatif en 2019, nous dit Mabrouka Lahbairi. Je me suis documentée, en fouillant dans les archives départementales et en me rapprochant de la Société d’histoire de Nanterre. »
Une exposition qui ne tombe pas dans la nostalgie
Alain Bocquet, membre de la Société d’histoire, nous rappelle que : « Contrairement à la cité des Marguerites, par exemple, celle des Potagers était tout à fait correcte au départ, comparable à une résidence HLM. Après, la cité s’est dégradée. Au milieu des années 1980, les locataires avaient d’ailleurs mené une grande contestation relayée dans les médias. » Faïza Litim se souvient qu’en 2000, quand un logement lui a été proposé à la cité des Potagers, tout le monde lui déconseillait de venir s’y installer avec ses deux enfants. « La réputation était mauvaise, les immeubles étaient devenus vétustes mais j’ai été très bien accueillie par les voisins. » Faïza Litim a effectué des travaux pour se sentir à l’aise dans son nouvel appartement. « Quand j’ai appris la démolition de la cité des Potagers, j’ai eu les larmes aux yeux. Mais j’ai été relogée dans un immeuble neuf au Petit-Nanterre qui me convient bien. » Pour cette femme de 53 ans, les anciens locataires de la cité des Potagers forment une « famille de cœur ». « La plupart ont été relogés à Nanterre, on garde le contact et on est très heureux de se croiser dans la rue ou de s’appeler de temps en temps. »
Participez
Si vous souhaitez contribuer à l’exposition, transmettez vos documents (photos, articles…) à l’adresse mail suivante : mohamedhadjali22@gmail.com