Quartiers

Petit-Nanterre

Un avenir ouvert

Écrit par : Catherine Portaluppi

NI470-p17-lead-ratp-creudit-Claire-Macel.jpg
Bien accompagné et à force de volonté, Nassim a aujourd’hui un métier dont il est fier.

Un accompagnement au long cours, une formation et un métier, voici le beau parcours de Nassim, Dybril et les autres. En tout, une dizaine de jeunes soutenus par le club de prévention le Gao et devenus aujourd’hui chauff eurs de bus à la RATP

« Si je suis habillé comme ça, c’est grâce à toi ! » Nassim Oukacine, 22 ans, impeccable dans son uniforme RATP, sourit jusqu’aux oreilles devant son ancien éducateur Abdelrani Touhami. Un retour aux sources pour ce jeune des Canibouts qui a commencé à venir au Gao à 13 ans, à la demande de la médiatrice de son collège : « J’étais trop actif, pas assez concentré. Rani m’a pris par la main et m’a aidé à avancer dans mon comportement. » Suivront de nombreux projets solidaires (maraudes, repas avec les joueurs de foot fauteuil…) et des discussions – encore plus nombreuses – avec son éducateur : « J’ai compris qu’il faut être un bon humain ! » Pour Dybril Kamara, 28 ans, le Gao a aussi été un lieu fondateur : « On a fait plein de trucs, des repas, des séjours de moto ou de plongée… » Mais côté travail, c’était compliqué. Alors quand les éducateurs leur ont parlé du CFA de la mobilité urbaine durable de la RATP, ils n’ont pas hésité une seconde ! « Il y a trois conditions : avoir 21 ans, un casier judiciaire vierge et le permis B. »
Au Gao, on les a aidés à remplir le dossier et à s’entraîner aux tests (maths, géo, culture générale...). « Il fallait leur donner confiance en eux, explique le directeur Mustapha Ouchikh, pour éviter qu’ils abandonnent le test en cas de difficulté. »

Reçus en 2020, en plein confinement, Nassim et Dybril alternent théorie et pratique, s’exercent à manipuler un car sur un circuit, passent le permis D (bus) et apprennent la conduite RATP en situation : « Toujours accueillir l’usager en le regardant quand il monte dans le bus et répondre au bonjour », rapporte Nassim. Six mois de formation, un premier contrat et bientôt le CDI, « si tout va bien ». « On a galéré dans la vie, fait plein de boulots. Moi, j’aime ce métier, raconte Dybril, j’aime être autonome. » « Il faut aimer travailler seul, confirme Nassim, accepter les horaires décalés, être très vigilant et conscient des responsabilités que cela implique de conduire un bus. » Tous les deux apprécient la stabilité du métier et les multiples évolutions de carrière possibles dans cette grande entreprise : « Après quelques années d’expérience, on peut devenir chauffeur de tram, de RER, mécanicien, régulateur, superviseur, chef de ligne », s’enthousiasme Nassim. De quoi faire des projets pour l’avenir : un appartement à soi, un achat immobilier et, pour Dybril, bientôt un mariage.