Sur 99 combats, je compte 96 victoires dont 31 par KO. J’ai été onze fois championne du monde. » Anissa Meksen parle comme elle boxe. Direct, sans détour. Cette jeune femme de 28 ans vit de sa passion depuis trois ans. Après avoir tout remporté en amateur en boxe française, Anissa a quitté les circuits affiliés aux fédérations pour combattre en kick-boxing et en boxe thaïlandaise. « Je combats désormais pieds nus et je porte des coups de tibia, de genoux et de coudes. »
Une fois par mois environ, elle sévit dans la catégorie des moins de 52 kilos partout en France, en Europe et même à Bangkok. Son coach la prépare à ces combats au rythme de deux entraînements par jour, cinq jours par semaine, au gymnase Marcel-Payen situé à la Garenne-Colombes.
Benoît Mateu est également son mari et son manager. C’est lui qui gère son image sur les réseaux sociaux et négocie les cachets auprès des « promoteurs » qui organisent les galas. « Ce n’est pas évident d’être professionnelle en France. Les boxeuses professionnelles se comptent sur les doigts de la main », souligne Anissa.
Poids plume, frappe lourde
Invitée à la Nuit des titans organisée à Tours le 10 mars, Anissa Meksen s’apprête à un rude combat de boxe thaïlandaise contre une Russe. « C’est un rendez-vous incontournable dans la saison, je dois être au top. Je
m’entraîne avec mes partenaires du club Olympic garennois boxe. Je préfère boxer avec des hommes à l’entraînement, ils ont plus de répondant. » En avril, elle ira en Italie pour un combat en K1 (kick-boxing). Depuis son enfance, sa vie est ainsi rythmée. Petite fi lle, elle s’inscrit au club de karaté dans sa Lorraine natale. Puis, son frère, qui deviendra champion du monde junior, l’initie à la boxe française. « À 12 ans, dès ma première année de boxe, je suis devenue championne de France. » Et depuis, la soif de victoires ne s’est jamais assouvie…