ll y a quelques mois encore, il était inenvisageable pour Zineb Yacoubi de pratiquer une activité physique. Mais ça, c’était avant. Avant qu’elle intègre le programme sport-santé du centre médico-sportif, un équipement municipal au service de la santé de celles et ceux qui pratiquent une activité sportive de loisir ou de compétition. Après une visite chez son médecin traitant, la quinquagénaire atteinte de diabète et d’arthrose s’est vu prescrire, en guise de traitement non médicamenteux, des séances de sport. Zineb fait en effet partie de ces 11 millions de Français qui peuvent prétendre à un suivi médical et sportif adapté à leur pathologie.
Chacun le sait : faire du sport, c’est bon pour la santé. Mais ce que l’on sait peut- être moins, c’est que le sport est particulièrement conseillé pour les personnes souffrant de maladies graves ou d’affections chroniques à l’image du cancer, de la dépression, de l’asthme, du mal de dos, de l’arthrose, du diabète ou encore de l’obésité. Conséquence : depuis le 1er mars 2017, les médecins traitants peuvent officiellement prescrire des séances de sport à leurs patients. Mais Nanterre s’est engagée dans cette voie dès 1985 avec l’ouverture du centre médico-sportif. « Nous avons toujours pensé que l’activité physique était indispensable pour être en bonne santé. Avec l’ouverture de cet équipement, nous avions la conviction forte qu’il s’agissait-là d’une démarche de santé publique. Autant vous dire qu’à l’époque nous n’avons pas du tout été pris au sérieux », se souvient Marc Guérin, médecin au centre médico-sportif. Une action renforcée en 2013 avec la mise en place, en partenariat avec l’Omeps, d’un programme de sport-santé.
36 séances pour retrouver la forme
« Les patients éligibles, poursuit Marc Guérin, nous sont adressés par les médecins de ville ou par les centres sociaux et culturels. Nous pouvons également les repérer au cours des consultations liées à la délivrance d’un certificat de non contre-indication à la pratique sportive. » Après un bilan médical complet (taille, poids, électrocardiogramme, bandelettes urinaires, évaluation de la vue, etc.), les patients sont invités à remplir un questionnaire précis permettant d’évaluer, entre autres, la présence d’arthrose, d’articulations douloureuses ou de tension artérielle. Une fois cette formalité accomplie, ils rencontrent l’un des cinq éducateurs sportif formés au programme. « À partir du profil de chacun, que nous déterminons à l’issue du premier rendez-vous, nous proposons un plan d’entraînement adapté. Il s’agit de 36 séances par petits groupes de dix maximum, explique Ismaël Ichaoui, l’un d’entre eux. L’idée est de les remettre doucement mais sûrement au sport et de leur redonner suffisamment confiance pour qu’ils deviennent autonomes, c’est- à-dire qu’ils continuent le sport seuls à la maison ou en club. »
Endurance de faible intensité (marche, aquabike, natation, vélo elliptique, etc.), renforcement musculaire (gym douce, aquagym, aquaforme, etc.), activités d’équilibre, d’habileté et de souplesse et enfin relaxation… c’est chacun selon ses envies et selon sa motivation. Seule obligation : continuer à pratiquer régulièrement pour garder la forme !*Office municipal d'éducation physique et du sport