Sports

Aïkido

L’art de se préparer à l’attaque

Écrit par : Christelle Garancher

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Les aïkidokas s’échauffent sous l’œil de Maître Ueshiba

Immersion dans une section de l’Entente sportive nanterrienne (ESN) qui conduit à l’équilibre parfait du corps et de l’esprit de ses pratiquants : l’aïkido.

pour union, ki pour énergie et do pour voie. Née de la synthèse d’arts martiaux ancestraux, à la fin des années 1940, l’aïkido est une discipline méconnue du grand public. Pourtant, pas un pays au monde où elle ne se pratique pas. Hors du Japon, avec plus de 60 000 licenciés, la France comptabilise le plus grand nombre d’aïkidokas. Et bien que l’on constate une baisse de l’engouement pour ce sport depuis quelques années, Nanterre n’est pas concernée. Chaque semaine, ils sont près de 65 à fouler le tatami du gymnase Évariste-Galois.


LA PERFECTION N’EXISTE PAS

À chaque entraînement, le même rituel. Tongs aux pieds, kimonos blancs pour les débutants, hakamas (jupe culotte) et obis (ceinture) noirs pour les plus gradés, ils entrent un à un sur le tatami en saluant le portrait de Morihei Ueshiba, fondateur de la discipline. Après une séance d’échauffement qui, outre des exercices de préparation physique, comporte un travail de respiration et de purification de l’esprit, les apprentis aïkidokas répètent inlassablement les gestes et techniques complexes imposés par l’aïkido, jusqu’à les maîtriser. Mais pas à la perfection car en aïkido, elle n’existe pas. Mouvement de main, de bras ou de pied, rythme et précision, toutes les prises sont disséquées. Elles sont ensuite retravaillées avec un partenaire – non pas un adversaire – pour les répliquer. En plus des techniques à main nue, les aïkidokas se livrent à l’étude du maniement des armes que sont le sabre en bois, le bâton et le poignard. « On apprend toujours ! C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de ne pas faire de groupes de niveaux dans notre club. Débutants et confirmés s’entraînent ensemble car nous estimons qu’on ne peut progresser qu’en enseignant ce que l’on sait », explique Jean-Louis Capmas, entraîneur de la section adulte et 5e dan. « C’est très enrichissant de pouvoir faire nos entraînements avec des plus expérimentés. Pour nous, comme pour eux », ajoute David Livet, un débutant.


ABSENCE DE COMPÉTITION

Maître Ueshiba a conçu cet art martial comme le moyen de se préparer techniquement, morale- ment et physiquement à d’éventuelles attaques, et non comme l’apprentissage de techniques de combat. « La seule compétition qui existe est celle que nous exerçons avec nous-même, c’est la plus dure », nous confie l’entraîneur. Un aïkidoka ne cherchera donc jamais à vaincre son partenaire, il s’efforcera de lutter contre ses propres instincts agressifs. L’aïkido va bien au-delà de la simple activité physique. Pratiquer, c’est aussi cheminer vers le dépassement de soi, améliorer son quotidien et rendre sa relation à son entourage plus sereine. Alain Capmas, élève, le confirme : « Si aujourd’hui, à 68 ans, je suis en bonne santé, je pense que c’est grâce à l’aïkido que je pratique depuis 1973 ! Les exercices de respiration, les échauffements… m’apportent énormément au quotidien et dans ma relation à l’autre. Quand je sors d’un entraînement, j’ai une pêche d’enfer ! »


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