Aux États-Unis, cela fait bien longtemps que les campus universitaires ont compris que les sportifs de haut niveau étaient un atout pour leur image. Dans les universités françaises, rien n’était prévu pour les champions jusqu’à peu. Le perchiste Jean Galfione, étudiant à Nanterre dans les années 90, a dû se débrouiller pour jongler entre les cours, les partiels, les entraînements et les compétitions. Ces dernières années, l’université Paris-Nanterre a été l’une des premières facs à prendre en compte les contraintes qui pèsent sur l’emploi du temps d’un sportif de haut niveau. José Esteban, chargé de mission en charge de l’accompagnement des sportifs de haut niveau, estime que le déclic s’est produit lorsqu’une étudiante, sélectionnée pour les JO de Sotchi dans les épreuves de patinage artistique, est venue vers lui. Elle était désespérée de ne pas trouver une solution avec son UFR (unité de formation et de recherche) qui refusait de reporter le passage de ses partiels. « Depuis, les instances de l’université ont voté une charte qui autorise les étudiants inscrits sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau à bénéficier de sessions d’examen décalées, à être prioritaires au moment du choix des travaux dirigés, à passer les épreuves en contrôle terminal plutôt qu’en contrôle continu, à effectuer une licence en quatre ans… »
Plusieurs médaillés aux championnats du monde
Ce dispositif d’accompagnement a notamment profité à Guy-Elphège Anouman qui a participé aux championnats du monde d’athlétisme ainsi qu’aux JO de Rio, en relais 4x100m, ainsi qu’à Marion Lohéac devenue vice-championne du monde de canoë-kayak en 2017. Plus récemment, c’est le judoka Jolan Florimont qui a accompli de belles performances qui pourraient lui ouvrir les portes des JO de Tokyo en 2020. Cette année, 21 étudiants sportifs de haut niveau figurent sur la liste de l’université. On retrouve Hippolyte Bouillot, ancien champion du monde junior d’escrime, mais aussi des basketteurs du centre de formation de l’ESN, comme Florian Fortas ainsi que des joueuses du Racing Nanterre rugby. « Nous avons établi des conventions avec les deux clubs de Nanterre pour faciliter l’inscription de leurs champions dans les rangs de l’université », explique le chargé de mission de l’université Paris Nanterre.